Quel bilan faire de la dernière réunion du 4ème conseil d'association Algérie-Union européenne consacré à l'évaluation de la mise en œuvre de l'accord d'association ? A l'issue de cette rencontre fortement attendue, la mise en place de nouveaux mécanismes en mesure de booster la coopération entre les deux parties a été décidée. Cependant, ces mécanismes n'ont pas été arrêtés. Finalement, le concret n'est pas encore là même si le dialogue était empreint de «franchise et de sérénité», selon le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, et «couronné de succès», selon le premier vice-ministre des Affaires étrangères de la République tchèque, M. Tomas Pojar, dont le pays préside l'Union européenne. En effet, les mesures tant attendues pour assurer plus d'investissements, plus d'emplois, plus d'accès à la technologie et plus d'accès au réseau de distribution européen du produit algérien n'ont pas été clairement identifiées. En somme, la place était beaucoup plus au constat lors de cette réunion notamment sur le plan économique. Le ministre algérien, qui a rappelé le fondement de l'accord d'association qu'est la création d'une zone de libre-échange, n'a fait que constater que ledit accord n'a pas été bénéfique à l'Algérie trois après sa mise en œuvre. «Il n'y a pas pour l'UE un pourcentage de participation aux importations de l'Algérie plus élevé que celui qui existait avant l'accord et qui se situe au niveau de 52 et 53% », avait noté à ce sujet Mourad Medelci. Il a également constaté que l'évolution des investissements de l'UE en Algérie est insuffisante, bien en deçà des attentes algériennes et loin des objectifs tracés dans la déclaration de signature de l'accord en 2001. La seule décision claire à l'issue de cette réunion est l'organisation avant la fin de l'année d'un forum des opérateurs économiques européens à Alger. «Ce forum se penchera sur un sujet d'importance pour l'Algérie, celui de la relance des investissements directs des Européens», selon Mourad Medelci. «C'est le problème le plus important et nous avons décidé d'impliquer davantage l'Union européenne dans la mobilisation des acteurs européens dans le territoire économique algérien», a-t-il ajouté. «Ensemble et pour la première fois de l'histoire, nous allons organiser un forum des opérateurs économiques européens à Alger et je dois dire que nous travaillons sur ce projet depuis plusieurs mois», a expliqué Medelci. Doit-on s'attendre à des résultats après ce forum ? Cette question s'impose sachant que de nombreuses rencontres d'affaires par pays ont eu lieu tout au long de ces dernières années entre opérateurs européens et leurs homologues algériens sans donner les résultats escomptés. Les IDE restent le plus souvent au stade des promesses. Même les pays européens qui prennent part annuellement à la Foire internationale d'Alger font rarement le bilan de leur participation dont l'objectif, il faut le reconnaître, est purement commercial. Ce qui pourrait changer les résultats du forum annoncé, ce sont les nouvelles mesures d'investissement en Algérie. C'est à la partie algérienne de bien jouer le jeu en expliquant clairement l'objectif recherché à travers cette nouvelle réglementation. Certes, le sujet a été largement abordé lors de la réunion du 4ème conseil d'association mais le gros du travail reste à faire lors dudit forum. Il n'y a plus de temps à perdre pour rééquilibrer le partenariat entre les deux parties à tous les niveaux. L'installation rapide d'un groupe de travail pour examiner les entraves et les contraintes signalées par les exportateurs algériens vers l'UE, tel qu'il a été décidé lors de la rencontre, pourrait également permettre de cibler les changements à faire, pourvu que cette commission se penche de manière effective et dans des délais précis sur le dossier pour arriver à trouver des solutions. Des solutions à rechercher également du côté algérien où les entreprises manquent de performances pour concurrencer leurs homologues européennes. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les exportations hors hydrocarbures restent faibles, car ne dépassant pas les 800 millions de dollars. S. I.