C'est hier que s'est tenue la réunion ordinaire du conseil d'association Algérie-Union européenne à Luxembourg, en marge des travaux du Conseil des ministres des Affaires étrangères de l'UE. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, qui était à la tête de la délégation algérienne, a précisé que plusieurs questions ont été passées en revue dans le cadre de l'évaluation globale de l'accord d'association entre l'Algérie et l'UE. Cette réunion d'évaluation qui se tient une fois par an avait pour but de "dégager des perspectives et proposer des mécanismes nouveaux afin de conforter les objectifs de l'accord d'association ou les adapter pour éviter certaines dérives qui peuvent être enregistrées dans la mise en œuvre de l'accord" a précisé le ministre des Affaires étrangères, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale. Faisant le bilan sur le plan politique, les deux parties l'ont qualifié de "positif" avec "des relations politiques suivies et des visites de haut niveau, lesquelles ont permis aux responsables des deux parties de se concerter". Abordant le volet économique, le ministre a souligné que le niveau des importations globales de l'Algérie a dépassé les 40 milliards de dollars, quant aux importations à partir de la zone euro, celles-ci ont progressé d'une manière remarquable. "Les importation de l'Algérie depuis l'UE sont passées de 11 milliards de dollars en 2005, à plus de 20 milliards de dollars en 2009" a-t-il expliqué. En revanche et contrairement aux objectifs assignés à l'accord, les investissements direct ont évolué d'une manière insuffisante, selon Mourad Medelci, qui déclare que "trois ans après (la mise en œuvre de l'accord, NDLR), nous constatons que les investissements réalisés ne sont pas négligeables, néanmoins ils sont en deçà des attentes". Or, lors de la signature de l'accord "nous nous sommes engagés à provoquer un mouvement des investissement et notamment les investissements hors hydrocarbures". Pour trouver une solution à cette attente de la partie algérienne, le ministre des Affaires étrangères a précisé que les deux parties sont convenues sur une plus grande implication de l'UE dans la mobilisation des acteurs et opérateurs économiques européens sur le territoire économique algérien. Et pour la première fois, les deux parties se sont engagées sur l'organisation d'un "forum des opérateurs économiques européens à Alger durant le mois d'octobre ou au plus tard le mois de novembre de l'année en cours" a relevé Medelci. Revenant sur la question du commerce extérieur, le chef de la diplomatie algérienne a déclaré qu'un groupe de travail sera mis en place dans les jours qui suivent. Il aura pour tâche, selon lui, d'examiner les contraintes et les entraves qui sont souvent signalées par les exportateurs algériens qui exportent vers l'UE. Par ailleurs, M. Medelci a été interpellé par les partenaires européens sur les nouvelles mesures prises par le gouvernement Ouyahia concernant les sociétés d'importation. En guise de réponse, le ministre des Affaires étrangères a expliqué que ces mesures ne constituent, en aucune manière, la remise en cause des principes de l'accord d'association mais visent à réguler le commerce extérieur du pays. "Nous nous sommes employés à leur expliquer que la démarche algérienne a pour objectif de maîtriser le commerce extérieur du pays", a-t-il expliqué. Il a également rappelé que ces mesures interviennent "dans la conjoncture de crise actuelle" et que l'Algérie est en droit de les prendre. Pour ce qui est du volet énergétique, les deux parties se sont penchées sur la possibilité d'ouvrir à Sonatrach la possibilité d'afficher une plus grande présence sur le marché européen, notamment pour ce qui concerne la production d'électricité et le nucléaire. Outre ces questions d'ordre économique, la réunion s'est penchée sur d'autres questions. Concernant la circulation des personnes, "la partie européenne a insisté sur la question de l'immigration clandestine et a demandé que cette question fasse l'objet d'une coopération plus précise" a relevé Medelci. Quant à la coopération institutionnelle, les représentants de l'Algérie et de l'UE ont engagé la préparation d'un nouveau plan pour la période 2011-2013. La nouveauté de ce plan, réside dans la modification du mode de financement des projets inscrits dans le cadre de l'accompagnement des réformes par l'UE. Désormais, le système des crédits sera modifié, "au lieu de travailler par la mise en place de budget par projet, nous travaillons à la mise en place de budgets globaux" a expliqué M. Medelci. La question des droits de l'Homme a également été abordée. Un nouveau comité sera installé et sera chargé de traiter trois questions, à savoir la question sécuritaire, de défense et les droits de l'Homme. A l'occasion, le ministre des Affaires étrangères a tenu à rappeler la position de l'Algérie par rapport à la question du Sahara occidental. Mebarek B.