De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le complexe sidérurgique ArcelorMittal d'El Hadjar est, une fois de plus, sous les feux de la rampe avec cette affaire du comité de participation qui revient au-devant de la scène suite aux convocations par le tribunal d'El Hadjar de 10 membres dudit comité. Auditionnés par le juge d'instruction de la 2ème chambre les 20, 21 et 22 juin courant, trois d'entre eux ont été placés sous contrôle judiciaire, les autres continueront à être entendus cette semaine et tout le monde, particulièrement le collectif des ouvriers à l'origine de la plainte, suit de près cette affaire. M. Z. M., président du comité de participation, premier responsable des fonds sociaux, et deux autres cadres, K. B. et S. A., de l'exécutif de cette instance, les concernés par le contrôle judiciaire sont restés injoignables et ne veulent apparemment pas de contact avec la presse. Toujours est-il que selon des indiscrétions colportées dans les milieux ouvriers du complexe, ces ex-responsables auraient octroyé des prêts sociaux, procédé à l'achat d'habillement, fait profiter leurs amis et proches de largesses en puisant dans les fonds sociaux. Subventions au profit de l'USMAnnaba, de l'UMS Dréan, acquisition d'appareils électroménagers ainsi que des sorties et excursions, tout cela sans passer par les délibérations censées se faire en présence des délégués du personnel. La dilapidation du fonds social par le comité de participation censé le préserver de toute forme d'abus et l'utiliser à bon escient pour améliorer les conditions des travailleurs avait été le point de départ d'une protestation qui s'était étendue jusqu'au syndicat de l'entreprise, dont le secrétaire général, M. Aïssa Menadi est aujourd'hui sur la sellette. Ce sont donc près de 9 ans de gestion, depuis l'arrivée du repreneur indien M. Lakshmi Mittal et plus tard ArcelorMittal, qui sont remis en cause et le préjudice causé serait estimé, selon certaines sources, à 2 milliards et demi de dinars. Une autre affaire est encore venue secouer l'entreprise ArcelorMittal, cette fois ce sont les mines de l'Ouenza et de Boukhadra (wilaya de Tébessa) qui prennent le devant de la scène avec le limogeage, il y a 3 jours, de M. O. Benabderrahmane, directeur général d'ArcelorMittal Tébessa par la direction de Annaba. Accusé de malversations et d'abus de bien sociaux, celui-ci est convoqué par les services de sûreté pour répondre au sujet de sa gestion des sites miniers de Boukhadra et Ouenza depuis 3 ans. Ce limogeage décidé par M. Vincent Le Gouic, s'inscrit, croit-on apprendre, dans le cadre d'un vaste remaniement qui touchera toutes les unités et sites dépendant du complexe de Annaba avec pour objectif l'augmentation de la production ainsi que l'amélioration des conditions de travail des ouvriers. Sur ce dernier point, un communiqué de presse émanant du porte-parole des travailleurs, M. Smaïn Kouadria et transmis à notre rédaction de Annaba, appelle les travailleurs à assister au «meeting très important le 29 juin 2009 devant le siège du syndicat sans interruption de la production». Au cours de ce meeting, il sera procédé à l'installation de la commission électorale pour le renouvellement des sections syndicales comme cela a été fait le 24 juin pour les délégués du personnel. Le communiqué, qui insiste sur le fait que c'est la première fois que des élections honnêtes propres et démocratiques ont été organisées en rappelant que 639 candidats s'étaient présentés pour les 110 sièges à pourvoir, appelle les travailleurs à assister en force à ce meeting où il leur sera présenté et expliqué le programme des négociations avec l'employeur qui seront entamées le 1er juillet. Ces élections, qui se tiendront à partir du 15 juillet au niveau de toutes les unités et sites ArcelorMittal dépendant du complexe sidérurgique d'El Hadjar, ont été autorisées par la Centrale syndicale UGTA qui a suivi et soutenu les mouvements de protestation des travailleurs au cours des deux mois précédents. Ces protestations avaient eu pour point de départ le fonds social géré par le comité de participation sous la coupe du syndicat d'entreprise dirigé par M. Aïssa Menadi, député indépendant et président de l'USM Annaba. Le mouvement avait pris de l'ampleur et presque tous les ouvriers s'étaient rangés du côté de M. Smaïn Kouadria, secrétaire général adjoint dudit syndicat pour demander le renouvellement de toutes les instances syndicales tout en interdisant au député secrétaire général de se représenter pour un nouveau mandat.