L'Algérie participe à la 16e édition des Jeux méditerranéens, qui se déroule du 26 juin au 5 juillet à Pescara (Italie), avec une délégation composée de 118 athlètes représentant 16 disciplines. Une participation survenue en pleine crise du Comité olympique algérien (COA). D'ailleurs, pour plus d'un, les athlètes algériens faisaient face à un véritable risque d'exclusion de la part du Comité international olympique (CIO). A ce titre, il faut rappeler que le 11 juin dernier, des membres de l'assemblée générale de l'instance olympique algérienne ont élu Mohamed Belhadj, seul candidat en lice, à la tête du COA. Une élection qui s'est déroulée sans la présence de la majorité des fédérations sportives olympiques. Il faut dire que sur le plan réglementaire, la chose pouvait se dérouler ainsi puisque l'AGE était, prévue une semaine auparavant, mais faute de quorum (celui des fédérations olympiques), elle a été reportée de huit jours, c'est-à-dire pour le 11 juin. A partir de là, l'élection a eu lieu quel que soit le nombre des membres présents. Seulement, quelques jours plus tard, l'instance olympique internationale a décidé d'«invalider» ces élections et d'envoyer une délégation, au début du mois de juillet, pour «réorganiser» l'assemblée générale élective. Cette prochaine AGE aura lieu sous l'œil vigilent du CIO. C'est au milieu de tout ce tumulte qu'est survenue la participation algérienne à cette édition des jeux Méditerranéens. C'est pour cela que le défi est d'autant plus grand pour les participants. Dès lors, avec cette crise qu'a connue le COA, le ministère de la Jeunesse et des Sports a jugé utile de prendre en charge lui-même la délégation algérienne. En d'autres termes, c'est une commission ministérielle, en l'occurrence la commission des méthodes et programmes de préparation, sous la présidence de M. Djaffer Yefsah et regroupant plusieurs spécialistes, qui a chapeauté l'opération. Du choix des disciplines sportives qui ont pris part à cette édition jusqu'à l'affrètement d'un avion pour transporter la délégation, les responsables du MJS ont tenté de réunir toutes les conditions nécessaires pour un bon déroulement de cette participation. Dans un communiqué transmis aux rédactions, le 21 avril dernier, cette commission indique que l'Algérie sera «présente dans 17 –ce chiffre a été revu à la baisse par la suite– disciplines réparties en trois catégories de performance, avec des objectifs assignés à chacune». La première catégorie, constituée d'athlètes seniors et d'espoirs, «est orientée vers l'obtention de médailles pour les seniors et l'amélioration des performances pour les espoirs». Cette catégorie concerne sept disciplines (garçons et filles) : athlétisme, judo, boxe, natation, karaté, handisport et boules. La seconde catégorie, constituée d'athlètes espoirs, est orientée vers l'amélioration des résultats techniques dans la perspective de 2012. Les huit disciplines (garçons et filles) concernées sont les suivantes : cyclisme, voile, gymnastique, lutte, haltérophilie, équitation, tennis et tennis de table. Quant à la troisième catégorie qui ne concerne que le handball garçons et le volley-ball féminin, elle est constituée d'équipes «en plein rajeunissement, ayant participé aux compétitions mondiales et olympiques, et qui sont susceptibles de renouer ou d'atteindre le haut niveau à l'horizon 2012». «Le plus important est de bien représenter l'Algérie». Les autres disciplines non retenues pour les JM 2009 ont été réorientées, précise la commission, «vers d'autres manifestations sportives et compétitions plus accessibles, sur la base de l'examen approfondi des dossiers présentés par les fédérations sportives concernées : football (G), basket-ball (G+F), handball (F), volley (G), aviron et canoë kayak (G+F), raffle (G+F), tir (G+F) et badminton (G+F)». La commission des méthodes et programmes de préparation avait précisé, en outre, qu'«aucun problème majeur entravant la préparation de l'élite sportive retenue n'a été signalé». Dans le mouvement sportif, la prise en charge de la participation algérienne directement par le MJS a été différemment appréciée, notamment au niveau de certains membres de l'instance olympique. D'ailleurs, ces jeux méditerranéens ont été l'un des sujets préférés de certains –s'exprimant officieusement dans la majorité des cas– lors des élections du 11 juin dernier. Globalement, ils ont tenu à se «démarquer» de cette initiative en évoquant certains aspects «qui posent problème», notamment celui relatif aux choix des disciplines qui prennent part à ces jeux. En tout cas, même le président issu de ces élections, en l'occurrence Mohamed Belhadj, a tenu à s'exprimer à ce sujet, notamment lors de la conférence de presse qu'il a animée, à l'occasion du forum Echibek, le 14 juin dernier. Mais, il a tenu un discours plutôt «rationnel». Pour Belhadj, même si ce n'est pas l'instance olympique qui a chapeauté l'opération, «le COA est disposé à aider du mieux qu'il peut les athlètes algériens pour qu'ils réalisent de bons résultats». Il a indiqué que, quel que soit celui qui chapeaute l'opération, «le plus important est de bien représenter l'Algérie». Ainsi, ce sont deux membres du COA qui président la délégation algérienne à Pescara. Il s'agit de Mohamed Azzoug et d'Ali Zaater. Ce débat, même s'il ne s'est pas transformé en polémique fort heureusement, n'avait pas lieu d'être. En dernier lieu, il est utile de signaler que, contrairement à ce qu'affirment certains, la délégation algérienne est assez bien représentée en termes de nombre comparativement à d'autres nations. Certaines, à l'image de la France ou de l'Italie, qui, d'ailleurs, monopolisent généralement ces jeux, se composent de plusieurs centaines d'athlètes. L'Algérie, avec 118 athlètes, va tenter de faire une «bonne moisson». Lors de la dernière édition d'Almeria, les Algériens avaient récolté 25 médailles (9 or, 5 argent et 11 bronze). Le record en la matière (32 médailles) a été réalisé aux JM de Tunis (2001) avec 10 médailles d'or, 10 en argent et 12 en bronze. A. A.