Le sport algérien a réalisé à Pescara (Italie) l'une de ses plus mauvaises prestations des Jeux méditerranéens. Cela ne devrait pas passer sous silence. Il s'agit d'une manifestation dans laquelle la participation de l'Algérie a tout le temps réussi avec souvent un classement honorable. Cette fois-ci, la moisson de l'Algérie est faible. Très faible même. Au tomber de rideau de la compétition, l'Algérie est devancée par la Tunisie (6e), l'Egypte (7e), le Maroc (10e). Elle a devancé, en revanche, la Syrie (15e) et la Libye (18e). Le sport algérien régresse ainsi par rapport à l'édition 2005 d'Almeria où les Algériens avaientrécolté 25 médailles (9 or, 5 argent et 11 bronze), alors que la meilleure participation remonte à l'édition de Tunis 2001, avec un record de médailles (31 au total : 10 or, 10 argent et 11 bronze). A Pescara (Italie), l'Algérie a participé avec 128 athlètes, dont 30 filles, engagés dans 14 disciplines. C'est paradoxalement au moment où la composante de la délégation augmente que les résultats ont sensiblement chuté. Les explications d'un tel échec ne sauraient être trouvées dans les qualités techniques des athlètes engagés. C'est plutôt la vie des instances qui a défini la qualité des résultats obtenus. Les luttes ayant entouré l'opération et le renouvellement des instances ont incontestablement perturbé le déroulement de la préparation des différentes sélections nationales. Les luttes de clans au sein des assemblées ont pourri le climat dans lequel évoluent les athlètes. C'est pour cette raison qu'il est recommandé de ne pas désigner les athlètes comme étant des responsables de cette débâcle. La responsabilité incombe aux responsables des instances qui tenaient à préserver leurs postes même au détriment de l'éthique et du mérite. Il était ainsi attendu que si la participation de l'Algérie venait à réussir à Pescara, cela serait le fruit de la volonté des athlètes. Pas plus. Un observateur n'a pas tort d'ailleurs en soulignant que «la manière avec laquelle a été accueillie la première médaille remportée par le nageur Kebbab est révélatrice des ambitions des Algériens», qui se sont classés loin derrière la Tunisie et l'Egypte. Sans l'ombre d'un doute, les résultats décevants de l'Algérie aux Jeux méditerranéens de Pescara 2009, traduisent jusqu'à la caricature la défaite des instances nationales qui n'ont pas pu mettre les athlètes à l'écart des luttes intestines que se livrent jusqu'à présent des «acteurs» du sport national. Il suffit de constater que le Comité olympique algérien continue de faire l'actualité pour se convaincre de l'état de déliquescence qui caractérise le monde sportif national. Ce dernier peine, en effet, à se doter d'instances solides, qui émanent d'élections ouvertes et transparentes. Il est vrai qu'espérer réaliser des résultats positifs dans un tel environnement il serait illusoire tant les conditions ayant entouré la préparation ne sont pas de nature à favoriser des performances. Ce qui, est par contre, inacceptable, c'est cette sournoise volonté à minimiser la valeur de la compétition. Personne n'ignore, pourtant, qu'une pléiade de champions prend part à cette manifestation méditerranéenne. Depuis l'édition d'Alexandrie 1951, les Jeux méditerranéens ont été toujours une étape importante dans la vie des athlètes de haut niveau. En Algérie, on ne sait plus par quel génie les JM perdent de leur valeur technique. C'était pourtant une occasion en or pour aguerrir les jeunes qui montent et replacer les valeurs sûres dans la perspective des prochaines manifestations. Mais, voilà que le rendez-vous de Pescara vient de virer au cauchemar, et ce, à plusieurs niveaux. Les indices du naufrage ne manquent pas : même les athlètes ayant réussi des résultats plus que positifs lors de la dernière édition des jeux Olympiques d'Athènes 2008 n'ont pu rééditer leurs performances. Cette incapacité à ne pas se maintenir au haut niveau révèle manifestement l'écart qui sépare les athlètes de leur encadrement administratif. Il est triste de constater que les talentueux jeunes Algériens ne bénéficient pas d'un encadrement de qualité. A. Y.