La 8ème réunion ministérielle du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), débutera demain à Doha (Qatar). Le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, y prendra part. La rencontre sera consacrée à l'élection du président, du vice-président, du secrétaire général et des membres du bureau exécutif du Forum et à l'adoption du budget de ce forum pour le deuxième semestre 2009. Le FPEG a été créé en 2001 à Téhéran. Le forum compte quinze pays que sont l'Algérie, la Bolivie, Brunei, l'Egypte, l'Indonésie, l'Iran, la Libye, la Malaisie, le Nigeria, le Qatar, la Russie, Trinidad et Tobago, les Emirats arabes unis et le Venezuela. Sa naissance officielle n'a été en fait annoncée que le 23 décembre 2008 à Moscou, lors de la 7ème session ministérielle qui avait été sanctionnée par l'adoption du statut du Forum et la désignation de Doha pour en abriter le siège. A Moscou, les participants avaient réaffirmé alors que le FPEG n'avait pas pour objectif de discuter des quotas ou des niveaux de production de gaz, à la manière de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) mais de se pencher notamment sur les prévisions d'évolution de l'industrie gazière, les programmes d'investissement réels, à long terme et les technologies à mettre en œuvre. L'idée d'une OPEP du gaz a été évoquée pour la première fois, fin 2006, dans le sillage de la signature d'un accord entre la compagnie russe Gazprom et le groupe algérien Sonatrach, deux principaux fournisseurs de gaz de l'Europe. Elle a été relancée, début 2007, par Vladimir Poutine, alors président de la Fédération de Russie, un pays qui détient près de 30% des réserves prouvées de gaz dans le monde et assure 20% de la production. Poutine jugeait l'idée «intéressante». Le rapprochement entre Russes et Algériens dans le domaine du gaz avait suscité les inquiétudes de leurs clients européens, échaudés par des crises successives, ces dernières années, sur les prix entre la Russie, l'Ukraine, la Géorgie et la Biélorussie. L'Algérie et la Russie sont, avec la Norvège, les principaux fournisseurs en gaz de l'Europe. Quand bien même elle serait intéressante, l'idée d'une OPEP du gaz ne ferait pas consensus au sein des pays exportateurs de gaz, car le marché mondial unique du gaz n'existe pas, à la différence du marché du pétrole. Compte tenu de la structure du marché mondial du gaz, la mise en œuvre d'une politique coordonnée de prix semble difficile à mettre en œuvre. Aussi, «le forum ne peut pas contrôler les volumes et les prix des dix prochaines années», souligne Chakib Khelil, dans l'une de ses déclarations au sujet de cette OPEP du gaz. Y. S.