Le rapport «développement humain» élaboré par les services du Conseil national économique et social (CNES) comporte deux principaux chapitres qui sont l'évolution des indicateurs de développement humain en Algérie, les mécanismes de création d'emplois pour consolider le développement durable. C'est un document qui participe de cette «vision d'ensemble et de cet effort collectif», écrit en introduction Mohamed Seghir Babes, président du CNES. Il ajoute que ce rapport a le privilège d'enclencher le mouvement en direction d'une perspective «pragmatique innovante», que c'est un document qui entend se donner à lire comme «le reflet/symbole» d'un modèle «en construction» fait d'un «entrelacs synaptique» associant les ressources internes prévalentes en matière de décision stratégique et opérationnelle… Le rapport en question sera soumis à l'appréciation du CNES qui, en session plénière, est appelé à émettre des avis et recommandations en ce qui est de la façon de concevoir et de mettre en œuvre les politiques publiques. Le programme des Nations unies pour le développement a contribué à l'élaboration de ce rapport. Le représentant du PNUD estime que c'est le premier rapport qui s'efforce de calculer l'indice de développement humain et les indices associés (indice de pauvreté humaine, indice sexo-spécifique de développement humain et indice de participation de la femme, selon les normes internationales et en utilisant les données statistiques nationales. Destanne De Bernis écrit qu'effectuer de la sorte de tels calculs, c'est adhérer à la rigueur d'un classement international à partir d'un indicateur que l'on peut, certes, critiquer mais au regard duquel tous les pays peuvent se comparer entre eux. Par définition, l'indicateur de développement humain est un outil synthétique de mesure qui chiffre le niveau atteint par chaque pays sous trois aspects essentiels : l'espérance de vie à la naissance, le niveau d'instruction et le volume des ressources disponibles (PIB par habitant en PPA). Le CNES note qu'en Algérie la courbe de niveau d'instruction présente une allure d'accroissement linéaire, sans modification notable de sa pente. Le nombre d'établissements d'enseignement supérieur multiplié par cinq en dix ans L'institution que préside Mohamed Seghir Babes fait observer que le «léger redressement visible» de la courbe de l'IDH à partir de 2001, plus intense à partir de 2003, ne doit pas être interprétée comme étant le fait de «l'amélioration subite du niveau d'éducation et d'alphabétisation» de la population adulte. Elle souligne que, en revanche, il existe un «net redressement» de la courbe de l'espérance de vie à la naissance à partir de 2003, plus accusé pour la courbe du PIB par habitant à partir de 2001 et plus accentué dès 2003. Le CNES estime que, pour comprendre les améliorations apportées depuis 2000 à la qualité de vie en Algérie, il convient de passer en revue le autres indicateurs. Or, la seule valeur disponible pour caler, sur la période 2000-2003, les valeurs calculées de l'évolution de l'IDH de l'Algérie avec les données du rapport mondial et les données nationales est justement celle de l'année 2003. En termes indiciaires, la valeur de l'IDH établie en 2003 par le rapport mondial est de 0,722, classant l'Algérie à la 103ème place. Recalculé avec les statistiques nationales, l'IDH pour 2003 est de 0,731, soit un écart entre les deux valeurs, sans grande portée, de 1,2% qui aurait pu placer le pays au 100ème rang. Pour 2005, l'indice du développement humain s'élève à 0,761, l'Algérie serait classée à la 79ème place et la différence serait alors significative (toutes choses étant égales par ailleurs), est-il écrit dans le rapport du CNES. L'indice du niveau d'instruction, qui intègre pour un tiers le taux brut de scolarisation combinée des 6-24 ans et pour deux tiers le taux d'alphabétisation des 15 ans et plus, a connu sur la période 1995-2005 une progression annuelle en moyenne de plus de deux pour cent. Comme pour l'indice du développement humain, une présentation plus approfondie des composantes de l'indice du niveau d'instruction permet d'en avoir une appréciation plus nette, y est-il démontré. Dans l'enseignement supérieur, le taux brut de scolarisation était de 12,1% en 1995. En 2005, ce taux a atteint 21,8% dont 25,3% pour les filles et 18,4% pour les garçons, avec un écart de l'ordre de sept points. C'est le résultat des efforts accomplis dans ce secteur, soulignent les rédacteurs du rapport du CNES. Le nombre d'établissements d'enseignement supérieur a presque été multiplié par cinq en dix ans pour atteindre 27 universités, 13 centres universitaires, 12 écoles et instituts nationaux, 4 écoles nationales supérieures et 4 annexes rattachées aux universités en 2004. Dans le domaine des œuvres universitaires, cinquante pour cent des étudiants sont hébergés dans 220 résidences universitaires, environ 90% des étudiants sont boursiers d'Etat, plus d'un million de repas par jour sont offerts aux étudiants au dinar symbolique et plus de 700 000 étudiants bénéficient du transport universitaire quotidiennement, relève le CNES. Cap sur la problématique de l'emploi L'institution consultative met également en relief la problématique de l'emploi. Elle fait savoir ainsi qu'en 2005 le chômage a concerné plus de 1,4 million de demandeurs d'emploi, soit un taux de 15,3%. Le chômage affecte plus les femmes, avec un taux de 17,5%, que les hommes avec 14,9%. La population occupée est passée de près de six millions à plus de huit millions, soit une amélioration moyenne annuelle de l'emploi de 4,3% et un recul du chômage de plus de 6%, juge-t-elle. L'institution évoque aussi la problématique des revenus. Elle révèle que, dans le secteur privé par exemple, le pouvoir d'achat a diminué (-5,2%). Les variations en la matière ne sont évidemment pas uniformes dans les secteurs public et privé. Elle ajoute cependant qu'une amélioration du pouvoir d'achat ne signifie pas nécessairement un pouvoir d'achat fort. Démonstration : si l'inflation est faible, une légère augmentation des salaires peut suffire pour obtenir un gain en pouvoir d'achat. Y. S.gère augmentation des salaires peut suffire pour obtenir un gain en pouvoir d'achat. Y. S.