Synthèse de Smaïl Boughazi «Investir dans l'agriculture pour la croissance économique et la sécurité alimentaire». C'est le thème qui sera au centre des débats de la 13e session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) prévue à Syrte (Libye) du 1er au 3 juillet prochain. Ce sommet auquel prendra part le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika se déroulera au moment où le monde est touché par une crise économique mondiale avec ses effets sur le continent noir, touché parallèlement par une crise alimentaire. Pas moins 265 millions de personnes en Afrique sub-saharienne souffrent de la famine, affirme l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO). 80% de la population du continent vit aussi de l'agriculture. C'est pourquoi, selon les organisateurs, il y a nécessité de revoir les modalités de financement de ce secteur pour le rendre plus productif et moderniser l'industrie agro-alimentaire.Cette situation est «paradoxale» pour l'Afrique, selon l'UA, laquelle assure que le continent dispose de potentialités en la matière, à savoir les terres et l'eau, mais il manque au continent des stratégies et des moyens comme la mécanisation de l'agriculture et les infrastructures pour l'exploitation de l'eau. L'UA a affirmé, d'ailleurs, que les crises «aiguës» qui secouent le monde, touchent fortement la sécurité alimentaire mondiale et, de ce fait, les Etats membres de l'UA doivent prendre en compte ces défis et mettre en valeur les ressources en eau, la flore et la faune africaines. Cette organisation qui a constaté que l'agriculture en Afrique ne bénéficie pas d'assez d'investissement, recommande ainsi la «nécessité» de la mise en œuvre du Programme détaillé du développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA). Cette initiative lancée par l'UA lors du Sommet de Maputo en 2003, a pour but «d'accélérer la croissance par la promotion du développement agricole afin d'éradiquer la faim, réduire la pauvreté et l'insécurité alimentaire et augmenter les opportunités sur les marchés d'exportation».Appelant les Etats membres de l'Union à appuyer la mise en œuvre de ce programme, des responsables ont recommandé aussi d'augmenter les investissements et d'améliorer la conservation des ressources naturelles, le développement des centres de recherche pour mieux lutter contre l'insécurité alimentaire et nutritionnelle.Par ailleurs, les impacts du changement climatique sur l'agriculture africaine seront abordés pendant l'événement, dans la mesure où ils impliquent des stratégies d'adaptation à long terme en raison des mutations climatiques rapides qui affectent parfois durement les récoltes annuelles. La rationalisation de l'utilisation des terres africaines arables serait, également, présentée comme une solution intégrée à la crise alimentaire.En plus de ces thèmes, d'autres questions politiques sont à l'ordre du jour comme les conflits qui éclatent dans des pays du continent ainsi que les questions de paix et sécurité.