Avec plus de 80% de la population qui vit de l'agriculture, l'Afrique se trouve dans la «nécessité» de revoir les modalités de financement de ce secteur pour le rendre plus productif. La 13ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, débute ce mercredi à Syrte (Libye) et se poursuivra jusqu'à demain avec plusieurs points inscrits à l'ordre du jour, notamment le thème principal «Investir dans l'agriculture pour la croissance économique et la sécurité alimentaire». L'objectif qui sera traité lors de ce Sommet auquel prendra part le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, consiste à accélérer la croissance en Afrique par la promotion du développement agricole pour éradiquer la faim, réduire la pauvreté et l'insécurité alimentaire et augmenter les opportunités sur les marchés d'exportation. En Afrique, plus de 80% de la population vit de l'agriculture, d'où la «nécessité» de revoir les modalités de financement de ce secteur pour le rendre plus productif et moderniser l'industrie agroalimentaire, a-t-on recommandé auprès de l'UA. En plus du thème retenu, d'autres points sont inscrits à l'ordre du jour, notamment les questions se rapportant à la paix et la sécurité en Afrique ainsi que les décisions du Comité de mise en oeuvre du Nepad et du Conseil exécutif de l'UA. Par ailleurs, la mise en place de l'Autorité de l'Union africaine constitue un «enjeu» du Sommet, bien que ce point ne soit pas inscrit à l'ordre du jour, a-t-on indiqué auprès de l'Organisation panafricaine. En ce sens, lors du dernier Sommet de l'UA à Addis-Abeba (janvier 2009), un long débat sur le gouvernement de l'UA a été lancé pour aboutir à un compromis selon lequel une Autorité de l'UA devrait être créée dans un premier temps avant d'aller vers un gouvernement. Ainsi, le Sommet d'Addis-Abeba avait chargé le Conseil exécutif de l'UA de tenir une session extraordinaire afin d'examiner les modalités de mise en place de cette Autorité, ce qui a abouti à la réunion d'avril 2009 à Tripoli au cours de laquelle ces modalité ont été examinées, à savoir le format de la Commission, le mandat de l'Autorité et sa taille, a-t-on expliqué à l'UA. Le rapport de cette réunion a été présenté au Comité exécutif de l'UA, dont la réunion de trois jours s'est achevée mercredi soir à Syrte. Ce document prévoit une Autorité de dix composés d'un président, un vice-président de huit secrétaires sans prérogatives supranationales, a-t-on expliqué. De son côté, la Libye a fait d'autres propositions pour revoir le format de l'Autorité à 12 avec l'ajout d'un coordonnateur de la politique extérieure et un autre pour l'industrie. Dans ces propositions, la Libye a prévu que l'Autorité puisse représenter les Etats membres sans recourir à un mandat des autres pays. A l'UA, on précise qu'aucune décision n'a été prise et toutes ces propositions seront soumises à la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement lors du Sommet de Syrte. En ce sens, deux approches se dégagent, à savoir les partisans de l'approche «gradualiste» qui proposent d'opter, dans un premier temps, pour des politiques communes pour créer des «maillages» sur des bases plutôt économiques en exploitant les potentialités propres à chaque pays, la priorité devant être d'abord accordée à la paix et la sécurité en Afrique. Les partisans de la deuxième approche, soutenue par la Libye, plaident en faveur de la mise en place «immédiate» de l‘Autorité de l'UA.