Alger transformée en méga-scène. Toutes les salles de la capitale et la quasi-totalité de ses places seront aux couleurs de l'Afrique. Les places accueilleront spectacles de danses et concerts de musique en plein air alors que les salles sont réservées aux projections cinématographiques, expositions rencontres, colloques, séminaires… De plus, toutes les communes de la wilaya d'Alger sont également concernées. Réunis la fin du moins de juin dernier par le secrétaire général de la wilaya d'Alger, Ould Salah Zitouni, les présidents des Assemblées populaires communales (APC) de la wilaya d'Alger ont été appelés à tout mettre en œuvre pour que leurs communes soient prêtes à accueillir cet événement culturel continental qu'est le Panaf. Les maires devaient aménager les différentes salles, esplanades et places publiques pour accueillir les spectacles inscrits à leurs programmes. Il leur est demandé de veiller «sur tous les détails de l'organisation pour donner une bonne image de la capitale». Mieux, le Panaf sortira des frontières de la wilaya d'Alger pour aller vers les habitants d'autres wilayas et régions d'Algérie où l'animation culturelle n'est pas toujours au menu du jour. Et pour le coup, ça sera la culture de tout un continent qui y sera présentée. A l'instar de Blida, Tipasa et Boumerdès, ce sont plus de 25 autres wilayas, du sud, de l'est et de l'ouest, qui verront leurs places publiques et salles de spectacles accueillir des échantillons de la culture africaine, pour le plus grand plaisir de leurs habitants. Mais le plus important à retenir dans l'organisation de ce deuxième Festival panafricain est certainement la gratuité de l'accès à tous les spectacles, dans la limite des places. Cette décision est dictée par la volonté des organisateurs, de l'Etat algérien, de faire du Panaf 2009 la grand-messe de la culture qui réunira et unira tous les Africains -Algériens compris évidemment- en les réconciliant avec leurs racines. La musique, la danse, le théâtre, le livre, les arts plastiques et toutes les expressions artistiques et culturelles seront le liant qui cristallisera cette diversité culturelle -qui fait la richesse de l'Afrique- et lui donnera une homogénéité qu'on nomme africanité. Il reste que le défi à relever, comme l'a d'ailleurs souligné la ministre de la Culture, Khalida Toumi, lors de son passage au forum de la télévision algérienne, est certainement de maintenir ce souffle culturel après le passage du panafricain et de le transformer en courant ascendant qui permettra à la culture algérienne de s'élever pour couvrir tout le territoire national et qu'il n'y ait plus ces «no culture lands», comme les a si justement qualifiés un collègue. Que le Panaf devienne le catalyseur de la réaction en chaîne dont le produit sera une politique culturelle digne d'un pays qui l'aura organisé et accueilli ! Les scènes qui se seront durant 15 jours transformées en vitrine de la culture africaine, ne doivent pas se vider du jour au lendemain. Les artistes algériens doivent prendre le relais et, surtout, être à la hauteur des attentes du public qui aura été habitué, 15 jours durant, à des spectacles de bonne facture. Et là, grande est la responsabilité des pouvoirs publics et des autorités locales quant à l'impulsion d'une dynamique culturelle qui impliquera tous les acteurs concernés et se donnera tous les moyens pour que la culture devienne un ingrédient du quotidien de tout Algérien. Le défi est là, reste à savoir si on le relèvera… H. G.