Photo : S. Zoheir Par Wafia Sifouane Pour bien accueillir la saison printanière, qui a été capricieuse ces temps-ci, le ministère de la Culture a décidé d'élaborer tout un programme d'activités culturelles et artistiques et de l'inscrire sous l'appellation «le printemps des arts». Cet événement implique la majorité des établissements culturels de la capitale à travers une série d'expositions, de concerts musicaux mais aussi de projections cinématographiques et de représentations théâtrales. Ainsi, toutes les scènes et les espaces culturels sous tutelle du ministère abriteront un programme riche et gai aux couleurs printanières. A ce titre, le Centre des arts et de la culture des palais des raïs, plus connu sous l'appellation de Bastion 23, accueille depuis le 23 mars dernier une exposition d'arts plastiques dédiée aux saints noms d'Allah et une deuxième exposition d'artisanat d'art. Il prévoit aussi d'offrir à ses visiteurs une soirée musicale traditionnelle de l'imzad demain à partir de 17h. Quant à l'Office de Riad El Feth (OREF), en plus d'accueillir la semaine culturelle de la wilaya de Sidi Bel Abbès qui prendra fin demain, il a consacré l'espace Agora à des spectacles pour enfants prévus tous les lundis et jeudis, mais aussi des concerts variés de l'algérois à la musique africaine avec Roland Tchakounté, le 15 avril prochain. L'Office national de la culture et de l'information (ONCI), tout en gardant sa programmation qui inclut le ciné-club, le club de théâtre, ajoutera pour sa part à sa palette une exposition de toiles réalisées par l'artiste Ichrani Aziz. Par ailleurs, un concert du groupe algérien Contraste se tiendra à la salle El Mouggar le 16 avril prochain. En parallèle, on retrouvera des spectacles pour enfants entre représentations théâtrales, marionnettes, clowns et magie tout au long de la manifestation. En outre, la bibliothèque Dar El Anis accueillera, le 13 avril, des psychologues qui débattront sur le thème de la violence dans le milieu scolaire. Et coïncidant avec la célébration de Youm El Ilm, un concours inter-CEM sera organisé. Quant au Théâtre national algérien Mehiedine Bechtarzi, pas de changement, il maintiendra son programme habituel, qui prévoit la représentation de la pièce l'Homme nu, le rendez-vous hebdomadaire Echos des plumes et un concert de musique algéroise les 13 et 14 avril prochains. La direction de la culture de la wilaya d'Alger, de son côté, a mobilisé un certain nombre de ses établissements pour abriter sept expositions consacrées au patrimoine, ainsi que des représentations musicales et théâtrales à l'OREF. Seule nouveauté dans ce Printemps des arts, des projections cinématographiques en plein air notamment, sur les places Raïs Hamidou, la Grande-Poste, El Kettani et l'esplanade de Riad El Feth. Chaque soir, à partir de 20h30, les jeunes cinéphiles pourront voir des films algériens récents à l'instar de Mascarades, la Maison jaune, Mel watni et d'autres un peu plus vieux. Cette initiative est signée par le Centre national du cinéma et de l'audiovisuel. L'Union nationale des arts culturels fera aussi partie de la fête, et cela avec une exposition de caricatures de l'artiste palestinien Nadji El Ali, présentée dans le cadre de la manifestation «El Qods, capitale éternelle de la culture arabe» à la galerie Omar Racim. Rappelons que le coup d'envoi de ce Printemps des arts a été donné mercredi dernier au niveau des musées d'Alger, souvent désertés. L'occasion est propice pour leur donner un coup d'éclat. Le musée du Bardo, le MAMA, le Musée national des arts et traditions populaires, le Musée national des antiquités, le Musée national de l'enluminure, de la miniature et de la calligraphie, le Musée national des beaux-arts se sont donné rendez-vous pour activer tout au long de la saison printanière, chacun dans sa spécialité, avec l'espoir de susciter l'intérêt du public qui s'obstine à tourner le dos à ces institutions qu'il voit comme de sombres et tristes salles où sommeillent des vieilleries. Ce Printemps des arts espère égailler le sort de ces musées, et d'autres scènes culturelles. Toutefois, à bien y regarder, à quelques exceptions près, le Printemps des arts n'est rien de plus qu'une compilation des différents programmes qu'ont toujours élaborés les institutions culturelles, mais qu'habituellement elles communiquent séparément. On a donc tout rassemblé dans un même livret qu'on a estampillé du titre «Printemps des arts», et on donne ainsi l'impression d'une intensification et d'une densification de l'activité culturelle dans la capitale.