Photo : A. Lemili De notre correspondant à Constantine Nasser Hannachi Sur un autre plan, qu'a-t-on réservé aux Algériens plausibles promoteurs établis à l'étranger, pour aspirer à un investissement durable et de surcroît rentable économiquement pour la wilaya ? L'approche initiale de l'investissement demeure tributaire d'un foncier qui ne parvient toujours pas à sortir la tête de l'eau en dépit de moult changements opérés dans les dispositifs ayant succédé au Calpi. Il ne se passe pas une année sans que les responsables locaux adressent des mises en garde de rappel aux différents détenteurs de lots de terrain restés inexploités. Constantine souffre en matière d'investissement. La wilaya se cherche pour rentabiliser son mince foncier. Pour preuve, le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements aura poussé le bouchon loin en sommant, lors de son passage à Constantine, les acquéreurs de faire fructifier leur acquis sous peine de s'en voir déposséder. La cartographie économique et industrielle de la capitale de l'Est ne voudrait pas s'élargir à d'autres activités «productives». C'est les prestations de services qui dominent le secteur si l'on excepte les volets pharmaceutique et agroalimentaire dans lesquels la circonscription excelle. Pourtant, en parallèle, la Chambre de commerce et d'industrie Rhumel, qui joue l'intermédiation entre les promoteurs étrangers et algériens, ne cesse d'accueillir par le biais des ambassades, des hommes d'affaires étrangers. Parmi toutes ces trouvailles, il nous est difficile de dénicher un projet concrétisé à l'issue de ce partenariat. Canadiens, Français et Italiens ont transité par la CCIR. Cependant, les négociations dans différents domaines se terminent le plus souvent par un changement de coordonnées sans suite. Du moins, jusqu'à preuve du contraire, Constantine n'a pas bénéficié d'un investissement étranger émanant soit d'une propriété étrangère, soit d'une initiative algérienne résidant hors du pays. Sur un autre plan, il faut révéler qu'il n'existe pas de bousculade au portillon des investissements. C'est une réalité que personne ne peut nier. Le climat ne semble pas être au beau fixe pour y attirer tant de projets industriels. On serait en mesure d'avancer sans conteste que la capitale de l'Est ne cumule que des miettes industrielles… Il y a bel et bien une irrégularité dans la conception, voire dans la procédure du terrain qui mène sans embûches vers la concrétisation des projets. A prendre pour argent comptant les déclarations du président de la Chambre de commerce et d'industrie, sur le tissu destiné à l'investissement dans la wilaya, il y a de quoi espérer des rentrées d'argent à la pelle. Que nenni ! Quoique la wilaya se trouve en pleine métamorphose, elle peine à trouver de vraies partenaires capables de la hisser au rang de métropole ne serait-ce que «pseudo industrielle». Sous un autre angle, il faut avouer que le terrain de l'investissement n'a pas été balisé aux normes pour intéresser les hommes d'affaires, notamment «efficaces» à y implanter leur projet. La problématique tient compte de beaucoup de facteurs : lenteurs administratives, traitement des dossiers latents au niveau des banques,… cela étant, quelques causes et non des moindres évoquées par les responsables quant au retard accusé dans les investissements, ce qui a conduit beaucoup d'opérateurs à geler leur enthousiasme. Les structures d'accueil pénalisent «l'économie saisonnière» Evoquer l'apport économique des Algériens durant la saison estivale, cela appelle une autre stratégie qu'il faut cadrer dans un contexte d'accueil. Constantine n'offre pas autant de commodités pour drainer des curieux. Cela va du secteur hôtelier aux espaces de divertissement. Il suffit de voir que l'organisation d'un simple festival met la ville en panique. La peur de laisser ses hôtes sans chambre d'hôtel. Désormais, les yeux sont fixés sur les deux grands hôtels en plein chantier au cœur de la cité. Ibis et Novotel donneraient d'ici à 2010 une autre dimension de terre d'accueil à la médina. Un atout supplémentaire qui inciterait la communauté lointaine de rendre visite à Constantine pour admirer ses vestiges et, par ricochet, y laisser quelques «devises». Pour l'heure, ce ne sont que des passagers étrangers qui sillonnent la cité. Qui pour un court travail, qui pour un séminaire. C'est une légère rotation saisonnière qui ne fait pas beaucoup le bonheur de l'économie constantinoise ! Et comme la saison estivale est synonyme d'objets artisanaux, il serait approprié de mettre en relief ce volet sur lequel repose une recette. A vrai dire, les véritables artisans constantinois souffrent pour écouler leurs produits faute d'un espace adéquat. Ainsi, il a été décidé par les autorités locales de bâtir un musée de l'artisanat sur les hauteurs du terrain Tennoudji (Emir Abdelkader). Ce projet, qui était sujet à des interférences à cause du prix de cession de l'assiette dégagée à cet effet, prend réellement forme. «Le bureau d'études vient de ficeler le projet après avoir défini le cahier des charges», nous révélera le directeur de la PME et de l'artisanat de wilaya et d'ajouter : «Le projet passera cette semaine à la commission des marchés près la wilaya pour qu'ensuite intervienne l'opération d'appel d'offres.» Étalé sur une superficie de 10 000 hectares, le projet en question regroupera le musée de l'artisanat, des ateliers et des espaces de vente. La première partie sera réceptionnée 18 mois après le lancement des travaux. «Nous comptons donner une façade assez significative à ce méga-projet», a soutenu le directeur, qui ajoute que «la wilaya de Constantine compte plus de 4 500 artisans, tous types confondus», soit un capital qu'il faut rentabiliser. En attendant ce musée, c'est à proximité des communes que des «objets d'art» sont écoulés. C'est déjà une option importante pour ne pas délaisser le volet artisanal, ou son impact sur les visiteurs de tout bord.