L'Etat est décidé à aller loin dans le soutien de l'économie nationale. Après avoir plaidé pour un soutien «illimité» au secteur de l'agriculture à travers des mesures visant à relancer les filières de ce secteur stratégique de l'économie nationale avec l'injection de pas moins de 1 000 milliards de dinars durant les cinq prochaines années, le gouvernement compte élargir son plan de soutien aux entreprises publiques. Ainsi, parallèlement à l'appui à l'agriculture et l'investissement dans les wilayas de l'intérieur et du Sud, un programme de soutien financier au profit de plusieurs entreprises publiques est annoncé. C'est le ministre des Finances, M. Karim Djoudi, qui en a fait l'annonce la semaine dernière en marge d'une session plénière à l'Assemblée populaire nationale (APN). Dans le cadre de ce programme, l'Etat envisage deux solutions, soit procéder à l'augmentation des capitaux des entreprises, soit racheter leurs dettes. Dans les deux cas, l'Etat va débloquer de l'argent pour un seul objectif : sauver les entreprises en difficulté. Ces mesures concerneront particulièrement les entreprises activant dans les transports aérien et ferroviaire. L'on s'attend, à titre illustratif, à ce que la Société nationale de transport ferroviaire, dont les travailleurs envisagent de lancer un mouvement de protestation et dont le découvert bancaire est de 14 milliards de dinars, conjugué à un déficit de 6,5 milliards de dinars en 2008, soit concernée par ce programme d'appui. Mais qu'en sera-t-il réellement de ce programme ? La question reste posée en attendant l'application de ces mesures de soutien qui figurent dans le projet de loi de finances complémentaire 2009, examiné mardi dernier. L'autre question qui se pose est relative à l'efficience de ces mesures. Dans le passé, les pouvoirs publics ont déjà eu à prendre en charge les dettes des entreprises en difficulté et à effacer les dettes des agriculteurs. Mais, sur le terrain, les résultats sont loin d'être satisfaisants. Les entreprises retombent dans le piège des difficultés financières. Pourquoi ? Tout simplement parce que le règlement de cette question (financière) n'est pas suivi d'un plan de relance à long terme. Dans le cas où les plans sont élaborés, l'application se fait attendre, faute de suivi et d'une gestion efficace. L'autre problème qui se pose est la mise en veilleuse de la stratégie industrielle annoncée en grande pompe en 2007 sans avoir réellement démarré. C'est en effet toujours le flou sur cette stratégie pourtant nécessaire pour le développement économique et surtout pour la réduction de la dépendance nationale vis-à-vis des hydrocarbures. Car, au-delà du soutien financier, les entreprises algériennes ont besoin d'autres mesures de facilitation, notamment sur l'aspect managérial, c'est-à-dire en améliorant les ressources humaines. A ce niveau, on ne cesse de parler ces dernières années de la nécessité de créer une passerelle entre l'université et le monde économique. Mais, là non plus, les résultats ne viennent pas. Et dire que, pour booster la contribution des PME à la croissance de l'économie nationale, la prise en charge effective du volet formation est primordiale. Cela ne peut se faire qu'à travers une coordination entre les parties concernées, c'est-à-dire l'enseignement supérieur, le ministère des PME et celui de l'Industrie, pour identifier clairement les besoins de l'entreprise. S. I.