Photo : S. Zoheir L'activité de l'aéroport international de Béjaïa s'intensifie avec le début de la saison estivale. Comme de coutume, les émigrés, fort nombreux dans la région, reviennent en masse pour passer les vacances au bled. Ils choisissent naturellement cette destination car elle est proche de leurs domiciles. Il y a aussi des résidents qui partent pour des séjours vacanciers et des visites familiales à l'intérieur du pays ou à l'étranger. Au cours du mois de juin dernier, le service statistique de l'antenne locale de l'EGSA (Entreprise de gestion des services aéroportuaires de la région centre du pays) a enregistré 11 535 voyageurs à l'arrivée contre 6 488 au mois de mai dernier. Soit une hausse du trafic qui frôle les 43,75%. En partance, le même service a comptabilisé pour la même période près de 7 000 voyageurs contre un peu plus de 4 000 au mois précédent. La communauté émigrée, optant pour le rapprochement, choisit naturellement ce terminal qui ne cesse de prendre de l'importance. Depuis le début des années 2000 son trafic à l'international a connu une croissance ininterrompue et le volume de ses activités a carrément explosé. A chaque saison estivale la cadence s'accélère d'un cran. Durant cette période, l'aérodrome enregistre l'équivalent d'un tiers de son bilan annuel. «Du début juillet à la fin septembre, on enregistre une moyenne de 80 000 passagers, dont plus de 75% en international. Cela représente un tiers du trafic annuel moyen qui frôle les 250 000 voyageurs», souligne le chef de l'antenne locale de l'EGSA au cours d'une récente déclaration à la Tribune. Pour faire face à cette demande exceptionnelle de nombreuses innovations ont été introduites ces dernières années pour répondre aux exigences des voyageurs. Outre les travaux d'extension de l'aérogare totalisant une surface couverte supplémentaire de 1 400 m2, l'aérodrome de Béjaïa vient de doubler ses banques d'enregistrement qui sont aujourd'hui au nombre de huit. Cinq nouveaux scanners, un système de télésurveillance et une technologie de gestion moderne ont été également mis en service. «Des équipements de dernière génération ont été acquis à cet effet afin d'améliorer la sécurité et la qualité de service, et réduire considérablement le temps d'attente. Le hall central, entièrement climatisé, a été aussi relooké, doté d'écrans et d'une nouvelle sonorisation apportant ainsi un plus en matière d'information. On peut dire à ce sujet que notre système de management n'a rien à envier à ceux utilisés partout ailleurs à travers le monde», ajoute la même responsable, qui mentionne également l'ouverture et l'équipement de deux salles d'embarquement pour la séparation des flux. Qu'il s'agisse du réseau domestique ou de l'international, les horaires des aéronefs en partance ainsi que les arrivages sont continuellement affichés sur des écrans plats dans les deux salles, et les formalités de passage, entièrement informatisées, sont aussi explicitées à tous les passagers. Le tarmac a été également récemment remis à neuf et fermé à la navigation durant la période s'étalant d'octobre 2006 à juin 2007. Les travaux de réfection ont touché, pour rappel, la piste d'atterrissage, d'une longueur de 2 400 m et 45 m de largeur, comportant l'élargissement des deux bretelles de 23 mètres, mais aussi de la voie de circulation et de l'aérogare. Le terminal assure en moyenne 21 vols par semaine vers l'étranger, 18 vols intérieurs et 2 vols charters hebdomadaires vers le sud du pays. Les deux compagnies aériennes présentes, Air Algérie et Aigle Azur, assurent en permanence les liaisons aller-retour Paris-Orly, Marseille et Lyon, et desservent exceptionnellement Lille et Châteauroux (Belgique) durant l'été. «Nos potentialités restent cependant sous-exploitées. Nous souffrons d'un manque de dessertes, notamment sur le réseau national. Des destinations comme Oran, Hassi Messaoud ou Alger sont très demandées. Mais à défaut d'offres adéquates et adaptées, les usagers continuent de recourir au long voyage par route», termine le premier responsable de l'aérodrome international Abane Ramdane. Au port de Béjaïa, le trafic «passagers» enregistre également un certain regain d'activité durant la saison estivale. Des lignes régulières assurent des liaisons avec Marseille, Sète (France), Valence et Barcelone (Espagne). Mais les faveurs des voyageurs sont manifestement tournées vers la navigation aérienne qui offre plus de commodités et un gain substantiel de temps.