De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Après près de 6 jours de négociations ardues, de refus, de rejet en partie, de ruptures et de concertations, la direction d'ArcelorMittal et le panel des 8 négociateurs sont arrivés à un accord mettant ainsi fin à une grève qui aura été de courte durée. L'accord en question porte sur une augmentation des salaires de 15% «arraché après des négociations âpres et difficiles», nous a déclaré M. Smaïl Kouadria, porte-parole des travailleurs et négociateur en chef. «On ne parle plus maintenant de compression des effectifs, nous avions évacué cette question dès le départ et nous avions maintenu la pression jusqu'à ce que nous ayons obtenu gain de cause.» Le reste a trait à des augmentations portant sur les indemnités de travail permanent (jours fériés et autres) à laquelle il a été concédé 1 000 DA de plus, les primes de nuisance, l'indemnité de la femme au foyer ainsi que le statut spécial de la cokerie ont été revus à la hausse, ce qui situe le tout au delà de 30%. En dehors de ces augmentations, 3% de la masse salariale iront à la revalorisation des métiers, qui connaîtront ainsi une meilleure prise en charge quant aux conditions de travail et de formation. Pour rappel, les négociations ont repris avant-hier dans le courant de la soirée pour se poursuivre le lendemain avec de nouvelles propositions présentées par l'employeur. Celui-ci se disait prêt à accorder 12% d'augmentation tout en mettant en veilleuse la compression des effectifs qu'il défendait bec et ongles les premiers temps. Proposition rejetée par les égociateurs qui quittèrent la table en signe de protestation.Entre temps, les quatre autres membres du Panel des négociateurs ont entamé une grève de la faim rejoignant ainsi leurs collègues qui l'avaient entamée la veille. La tension était montée d'un cran et les travailleurs commençaient à s'impatienter et la situation devenait intenable. Encore une fois, la direction fit appel aux négociateurs qui retournèrent à la table pour un dernier round pour finalement arriver à cet accord. «Cela n'a pas été facile», nous a déclaré M. Kouadria. «Nous étions sous pression : d'un côté nous avons 7 200 travailleurs qui attendent les résultats de ces négociations, de l'autre un employeur qui campe sur ses positions et ne veut rien concéder et nous au milieu. Il fallait tenir bon et ne rien céder, c'est ce que nous avons fait et el hamdoulillah, nous sommes arrivés à ces résultats, c'est la victoire des travailleurs et celle du complexe.» Dans les milieux ouvriers tout le monde est content et s'est déjà remis au travail après l'appel de M. Kouadria en attendant la mise en application de l'accord signé. Le complexe sidérurgique revient donc à la production et tout est finalement rentré dans l'ordre.