Promotion n La journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle a regroupé un grand nombre de professionnels. Lors de son intervention, Hakim Touassar, directeur général de l'Office national des droits d'auteur et droits voisins, a estimé «la nécessité d'accorder plus d'attention au domaine de la propriété intellectuelle en Afrique vu les enjeux de la mondialisation qui l'attendent». Ainsi, les pays africains sont exhortés à défendre leur culture intelligemment – et de manière efficace – afin de faire face à un monde qui tend à l'uniformisation des cultures. Le directeur de l'Office national des droits d'auteur a ajouté par ailleurs «le besoin d'initier une culture favorisant la propriété intellectuelle», car «elle joue un rôle important dans le développement économique et social ainsi que dans l'épanouissement culturel». Pour ce faire, Hakim Touassar a jugé essentiel d'accorder plus de moyens et d'expériences en matière de propriété intellectuelle et ce, à travers «une coopération entre les pays africains», a-t-il précisé. Ce travail de coopération, qui se traduit par des programmes et des plans d'action, aide à mieux engager la propriété intellectuelle au sein de l'organisation africaine. Cela revient à amorcer une action fiable et concrète, sérieuse et aprofondie, contre la contrefaçon. Il a annoncé à cette occasion que les professionnels africains de la propriété intellectuelle se penchent sur une stratégie commune dans le souci de créer un comité intersectoriel de lutte contre les contrefaçons. Nahla Haïdar, directrice du bureau du développement économique pour les pays arabes (organisation mondiale de la propriété intellectuelle), a estimé, pour sa part, «l'importance de la propriété intellectuelle», puisqu'il s'agit, selon elle, non seulement d'un fait encourageant la créativité dans les domaines intellectuels, à savoir artistique et littéraire et autre création de l'esprit, ou encore d'une action juridique privilégiant un droit fondamental protégeant les créateurs de l'esprit, donc les producteurs la pensée et les artisans de l'idée, mais aussi d'un moyen aidant à l'essor de la société – et donc de l'individu – dans la vie quotidienne et au plan économique et culturel. Il est à souligner, en définitif, que la propriété intellectuelle n'est engagée, donc le droit d'auteur n'est assuré que si les différents secteurs concernés, à l'exemple du ministère de la Culture, celui de la Justice et du Commerce, ainsi que la Sûreté nationale. Pour rappel, la Journée africaine de la technologie et de la propriété intellectuelle a été consacrée lors du Sommet de l'Union africaine (UA) tenu à Alger en juillet 1999, et dont la date retenue pour son organisation marque la création de l'Organisation africaine de la propriété intellectuelle (Oapi) le 13 septembre 1961. l Le monde arabe enregistre un retard considérable en matière de protection de la propriété intellectuelle, a indiqué Mme Nahla Haïdar. Elle a ajouté, dans une déclaration à l'APS, que le monde arabe «doit fournir d'amples efforts pour pouvoir atteindre le seuil de développement souhaité pour les populations arabes». Qualifiant le domaine de la propriété intellectuelle de «compliqué et de profond», elle a précisé qu'il comporte des points à méditer dans le but de trouver des «solutions équilibrées», d'autant, a-t-elle dit, qu'on constate une prise de conscience au sein des populations arabes, parallèlement aux «décisions politiques claires», prises par les gouvernements arabes sur cette question. Elle a ajouté aussi que ceci a permis d'observer «un bond important en l'avant» de certains pays du Tiers-monde dans le domaine de la propriété intellectuelle. Mme Haïdar a également déploré la «difficulté» d'application des textes et décrets existant dans certains pays arabes, indiquant, par ailleurs, que plusieurs Etats de cette région ne classent pas la protection des droits d'auteurs et des créateurs, parmi leurs priorités. La représentante de l'Ompi a assuré en outre que l'Organisation œuvre actuellement pour la protection des droits de l'auteur et le développement des ressources humaines, ainsi que la préservation des capacités créatives dans les pays arabes, afin, a-t-elle dit, d'«aboutir à un équilibre entre les ayants droit et le consommateur».