Entretien réalisé par Salah Benreguia LA TRIBUNE : Que représente pour Lounis Aït Menguellet le Festival panafricain ? Avez-vous élaboré un programme spécial pour ce rendez-vous culturel ? Lounis Aït Menguellet : J'imagine comme tout le monde. C'est le rapprochement de tout ce qui est culturel entre les peuples africains. C'est un programme que je suis en train d'exécuter pour les cinq galas que je vais animer. J'ai déjà fait Tizi Ouzou, jeudi soir on a animé une soirée à Sétif, vendredi soir à Alger, dimanche à Sidi Bel Abbès, et, enfin, le 13 juillet à Oran. Donc, j'ai dû faire le même programme. Votre public est sur sa faim. Y aura-t-il un nouveau-né à l'horizon ? Quand sera-t-il sur le marché ? Effectivement, je suis en train de préparer un nouvel album. Pour ce qui est de sa mise sur le marché, je ne peux pas vous le dire. Parce que je le prépare d'une façon assez spéciale. Je laisse venir (l'inspiration), et parfois ça prend du temps. Donc, je ne peux pas fixer de date. Qu'en est-il de la traduction de votre œuvre en langue arabe ? C'est déjà fait. Maintenant elle va être rééditée par l'Enag. Avez-vous suivi de près cette traduction, d'autant que des erreurs ont été relevées dans celle effectuée en français par Tassadit Yacine ? Oui et non. J'ai fait vérifier par d'autres spécialistes car je ne voulais pas tomber dans les mêmes erreurs. D'un autre côté, je ne suis pas très satisfait, car, ne pratiquant pas la langue arabe, je suis incapable de faire cette vérification moi-même. Globalement, d'après les gens que j'ai consultés, la traduction est bonne. Qu'en est-il du niveau de la chanson kabyle actuellement. Est-elle en avance ou en retard par rapport aux années 1980 ? La chanson kabyle continue son bonhomme de chemin. Il y a des jeunes qui émergent, de jeunes talents très prometteurs. Certes il y a du bon et du mauvais, et ça a toujours été comme cela. Sincèrement, ça ne m'inquiète pas beaucoup. On a fait énormément de progrès avec la chanson dite engagée, car elle a participé au processus démocratique. Je pense qu'elle a très bien rempli son rôle et continue de le faire. Ça ne vous dérange pas de chanter dans des rencontres officielles, car certains de vos fans vous reprochent le fait d'animer des galas parrainés par les pouvoirs publics ? Moi j'ai une seule politique : le devoir de chanter mes chansons dans ma langue là ou je peux le faire. Et là où on m'interdira de le faire, je vais gueuler. Mais tant que j'ai la possibilité de le faire, je le ferai, et les autres politiques je les laisse aux politiciens.