Deux seules médailles d'or gagnées, même si, toutes natures confondues, l'ensemble des médailles relativiserait la déception légitime que tout un chacun pourrait, voire est en droit d'éprouver. Et encore eût-il fallu que la boxe permette le bénéfice d'une médaille pour que le bilan de la délégation de sportifs gagne 50% de satisfecit… même si anticipant sur les faits, le directeur technique par intérim voyait sans modestie, compte tenu d'«une préparation très satisfaisante» au minimum trois pugilistes sur le podium. Enfin, l'autre moitié de la moisson a été l'œuvre de l'athlétisme. L'Algérie terminant les Jeux à la 14e place, donc, aux antipodes des performances de Tunis et d'Almeria (9 médailles en or, 5 en argent et 11 de bronze). L'un des compétiteurs médaillés mettant l'échec algérien sur «le manque de chance». C'est vrai que la faute à «pas de chance» reste l'argument frappant dans les rangs des nôtres qui sont capables, comme le dit l'adage populaire, «de faire remonter contre nature un cours d'eau». L'autre explication allègrement fournie est celle qui consiste à laisser croire que Pescara n'aura été qu'un amuse-gueule pour des athlètes qui préparent une compétition planétaire incontournable… les jeux Olympiques de 2012. Non, tous les argumentaires possibles ne justifieront jamais l'infirmation des espoirs placés en la délégation algérienne, d'autant plus que, comparativement à des compétitions plus huppées, celles du Bassin méditerranéen sont loin d'être mythiques aussi bien pour les exigences faites aux athlètes que la qualité des sportifs déplacés pour la circonstance. Quoique les jeux de Pescara aient, quand même, intéressé en partie la fine fleur des pays concernés qui ont tenu à émerger beaucoup plus pour des raisons politiques que sportives. «La maison est détruite, la ferme a brûlé, Madame a fait une chute du balcon, tous les chevaux sont morts dans le haras… à part cela, tout va très bien», est-il entonné dans une fameuse chanson populaire que résume à sa manière Zerguelaïne, heureusement, lui, médaillé d'or, de la manière suivante : «Ce n'est pas pour autant grave, nous avons démontré que l'Algérie a de la pâte…». Faudrait-il encore que celle-ci monte au rythme auquel monte le reste des sportifs du reste du monde. Ce qui est peu évident. L'autre cadre, celui du judo, était également persuadé que, parce que «nos judokas sont habitués à se frotter à la crème du judo mondial, ils sont prêts pour ces joutes…» Les résultats desdits judokas se passent de commentaires. En fait, excepté l'athlétisme où les représentants algériens avaient des chances très réduites de s'illustrer, les responsables des 16 autres disciplines ont plastronné à souhait sur les possibilités de leurs poulains d'immortaliser leur participation aux Jeux de Pescara. Enfin, l'autre et grande déception vient du handball lequel, malgré les sept stages et les quatre tournois internationaux auxquels l'équipe nationale a participé, n'a apparemment rien donné. Mais faudrait-il pour autant tirer sur l'ambulance et imputer cet échec national aux athlètes seulement ? Au vu des conditions de préparation et des moyens matériels, financiers, humains, en fait la mise à disposition par l'Etat des moyens adéquats, de toutes les conditions et les meilleures, la réponse ne pourrait qu'être doublement affirmative. Sauf qu'il ne faudrait pas occulter également le climat délétère dans lequel baigne la majorité des instances sportives nationales et plus particulièrement le Comité olympique algérien censé représenter la quintessence de l'esprit sportif, la morale, etc. et lequel pourtant est secoué depuis plus de six mois par les pires turbulences pour des raisons étroitement individuelles et égoïstes de mandarins qui ne se résolvent pas à passer la main. Il n'est plus évident que le sport algérien puisse regagner du galon dans la décennie à venir, exception faite pour le football, forcément l'équipe nationale et non les clubs. Encore faudrait-il que l'Algérie réussisse le challenge d'obtenir un ticket pour l'Afrique du Sud, condition sine qua non pour laisser espérer un nouvel engouement des Algériens pour les sportifs algériens. En tout état de cause, Pescara n'aura été sur ce plan (sportif) qu'une simple virée touristique pour une importante délégation de villégiateurs. Et ce ne seront pas les résolutions prises à vif par les responsables au retour des Jeux, pour faire amende honorable et qui consiste à tirer des enseignements des erreurs et évoquer d'ores et déjà un «plan de sauvetage» qui y changeront quelque chose. L'histoire du sport en Algérie ayant de tout temps confirmé l'éternel recommencement. A. L.