Photo : S. Zoheir Par Billal Larbi L'heure est, désormais, aux inscriptions universitaires. Une fois les moments d'euphorie et de liesse passés, les nouveaux bacheliers se doivent de trancher quant à la filière qu'ils auront à suivre lors de leur cursus universitaire. Et, là, il leur faudra faire vite car le laps de temps consacré aux inscriptions est relativement court. Certains optent pour des filières sur lesquelles ils ont jeté leur dévolu depuis leur très jeune âge alors que d'autres sont influencés dans leur choix par la famille et les amis. «J'aurais bien aimé étudier la médecine car, depuis que j'étais enfant, j'ai toujours eu une admiration particulière pour les blouses blanches au regard du travail humanitaire qu'ils font. Je me dois, toutefois, de vous dire que mes parents s'opposent à ce que je fasse des études en médecine, non pas qu'ils soient contre le travail accompli par les médecins mais à cause de considérations liées surtout au facteur temps. En effet, ils estiment que les études de médecine durent très longtemps (cela sans parler de l'éventualité de refaire l'année). En outre, ils justifient leur refus par les chances minimes de trouver un emploi stable, une fois les études achevées, ajoutées aux difficiles conditions de travail des médecins surtout que les grèves au niveau des structures hospitalières qui sont légion, attestent à plus d'un titre un certain marasme vécu par la corporation», nous dira Samir, un jeune Algérois à peine sorti de l'adolescence et qui s'est résigné à marcher dans le sillage de son meilleur ami qui, lui, a opté pour les sciences de la Terre. Plus terre à terre, Imène, qui a réussi à décrocher la fameuse «clé de sésame» après son échec de l'année dernière, compte poursuivre des études dans la spécialité commerce international. «J'estime qu'il faut faire preuve de réalisme dans le choix de la filière pour laquelle on opte lors de son cursus universitaire. Certaines spécialités sont saturées. En outre, il est impératif de prendre en compte les chances de trouver un emploi (une fois les études achevées) dans telle ou telle spécialité. Je pense que le temps où les gens choisissaient des spécialités par amour est révolu. J'aimerais bien faire la spécialité dont j'ai toujours rêvé mais à condition que cette dernière ait des débouchés d'emploi. Cela ne sert à rien de faire la spécialité que l'on veut pour finalement se retrouver au chômage», nous dira la future étudiante. Les avis de Samir et d'Imène sont revenus chez beaucoup de personnes avec lesquelles nous avons discuté. Inscriptions universitaires : le Net à la rescousse Pour en revenir aux inscriptions proprement dites, et à l'instar des années précédentes, ces dernières ne seront certainement pas une promenade de santé pour les quelque 135 000 nouveaux étudiants que l'université algérienne s'apprête à accueillir (l'effectif global passera à 1 164 137 étudiants tous cycles confondus, ndlr), même si les responsables assurent avoir pris toutes les dispositions à même de rendre les inscriptions le moins contraignantes possible. Pour la rentrée 2009-2010, le calendrier relatif aux inscriptions a été mis en place. C'est ainsi que les préinscriptions ont lieu pendant la période allant du 12 au 17 juillet, la confirmation des préinscriptions du 18 au 22 juillet, les affectations et les recours du 29 juillet au 3 août au moment où les inscriptions définitives se dérouleront durant la période comprise entre le 29 juillet et le 6 août prochain. Pour cette année, les préinscriptions, les confirmations des inscriptions et les recours se font exclusivement par le seul mode électronique. On a voulu à tout prix éviter les pertes de temps, les bousculades et les grincements de dents constatés lors des années précédentes. Deux sites Web (www.orientation.esi.dz et www.mesrs.dz) ont été, à cet effet, mis en place en vue de permettre au futur étudiant de s'inscrire en toute sérénité, prenant le temps qu'il faut pour opter pour telle ou telle filière. «Ce mode d'inscription en ligne a démontré son efficacité dans la mesure où il permet une plus grande transparence dans le traitement des fiches de vœux ainsi qu'une rationalisation des choix de l'étudiant», dira Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique lors d'un récent point de presse tenu la veille de la période de préinscriptions. Pour cette année, l'accent a été mis sur la nécessité, pour le futur étudiant, de ne pas divulguer son code secret. En effet, il est arrivé que des tierces personnes ont pu accéder à la fiche de vœux d'un lauréat pour changer le classement de ses choix sans que ce dernier le sache. En vue de faciliter les inscriptions par le biais d'Internet, une connexion gratuite est mise à la disposition des nouveaux lauréats à partir des cybercafés ouverts à cet effet au niveau des établissements universitaires. Par ordre croissant, l'étudiant devra faire figurer sur sa fiche de vœux, dans la limite de dix choix possibles, les domaines de formation du nouveau système ou les filières et les troncs communs du système classique dans lesquels il souhaiterait s'inscrire. Le traitement national informatisé, dont le réseau d'interconnexion est installé au Cerist, prendra en charge toutes les fiches de vœux des nouveaux bacheliers saisies et transmises en ligne. «Afin de faciliter les inscriptions aux futurs étudiants, nous avons élaboré et diffusé une circulaire d'orientation des nouveaux bacheliers. Cette circulaire est accompagnée d'un guide du nouveau bachelier. Elle a pour objet de définir les règles générales de préinscriptions et d'orientation. En matière de nouveauté cette année, il y a lieu de souligner qu'un compte de messagerie électronique a été mis à la disposition de l'étudiant. En outre, une charte du candidat a été mise en place. Cette dernière permet à l'étudiant de connaître ses droits et ses devoirs», nous précisera M. Khélaïfia, chargé de communication au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Etablissements et œuvres universitaires : une nette amélioration en perspective L'autre nouveauté pour la prochaine rentrée universitaire réside dans la mise en œuvre du système de formation «classes préparatoires-écoles nationales». Ce dernier se chargera de la prise en charge des lauréats du baccalauréat en vue de les préparer à poursuivre leur formation par voie de concours, dans les grandes écoles nationales. Les classes préparatoires en question, dont la formation dure deux années, touchent plusieurs domaines (sciences et techniques, sciences économiques, commerciales et gestion, architecture et informatique). Concernant la démarche qualité dans l'enseignement supérieur, il est prévu, notamment, l'extension et l'approfondissement du système Licence, Master et Doctorat (LMD) ainsi que la promotion de certaines filières réunissant les critères d'éligibilité à l'excellence, en filière à inscription nationale. Au programme, également, l'ouverture du cycle de doctorat qui sera alimenté par la première promotion de diplômés en master. S'agissant du volet relatif aux établissements universitaires, la prochaine année universitaire connaîtra l'ouverture de 4 écoles supérieures, en l'occurrence celle de journalisme, de sciences politiques, de management et de technologie. Et, au regard du rôle sans cesse croissant joué par les technologies de l'information et de la communication (TIC), le département de Harraoubia compte construire un réseau sectoriel d'information et de communication. Ce dernier vise à offrir au secteur un soubassement infrastructurel adéquat intégrant un Data Center national et trois Data Centers régionaux. De même, il permettra d'augmenter les débits du backbone et des connexions des établissements. Pour ce qui est des capacités d'accueil des étudiants, le secteur del'enseignement supérieur prévoit la réception de 116 000 places, dont 4 auditoriums et 48 bibliothèques universitaires. Ainsi, la capacité d'accueil globale passera de 895 440 à 1 213 728 places pédagogiques. Par ailleurs, pour ce qui a trait aux œuvres universitaires, le secteur de l'enseignement supérieur prévoit, au titre de la rentrée 2009-2010, la réception, en matière d'infrastructures d'hébergement et de restauration, de 69 647 lits ainsi que 50 restaurants universitaires. L'actuel réseau inhérent aux résidences universitaires passera, à partir de la prochaine rentrée universitaire, de 254 à 310. Cela dit, il est utile de noter que 4 nouvelles directions des œuvres universitaires (Tissemsilt, Relizane, Aïn Témouchent et Mila) sont sur le point d'être réceptionnées. Ainsi, toutes les dispositions semblent avoir été prises afin que la prochaine rentrée universitaire soit une réussite à tout point de vue. Aux nouveaux bacheliers, nous disons : «Toutes nos félicitations et bienvenue dans la communauté universitaire !»