De notre correspondant à Constantine A. Lemili Il est vrai qu'à Constantine, il pourrait juste être possible de pouvoir rencontrer une personne obèse, non pas que la ville des Ponts n'abrite que des sculpturaux, loin s'en faut, mais sans doute en raison d'un évident complexe que cultivent les individus en surcharge pondérale à se prêter au regard des autres mais plus particulièrement leurs difficultés à se mouvoir dans ces conditions d'autant plus que celles qui devraient pallier à leur désavantage, en l'occurrence les moyens de transport (les taxis s'arrêtant peu ou jamais à leur sollicitation), les voies d'accès spécifiques n'existent pas. Un sujet sur lequel, une fois abordé, le Dr. Hakim H. ne tarit pas : «Sachez, tout d'abord, que le désintérêt du secteur public sur ce sujet précis est alarmant. Pourtant, cette catégorie de personnes est la plus vulnérable à l'heure actuelle.» Le praticien faisant allusion à la canicule qui prévaut ces derniers jours. Effectivement, le peu de propension des pouvoirs publics à se pencher sur une question, des plus sérieuses et au centre de non seulement de grands débats mais d'une politique globale de lutte à la limite d'un plan Marshall dans le reste du monde compte tenu de ses conséquences, est des plus inquiétants. Le fait que les difficultés ponctuelles des obèses durant la saison estivale soient superbement ramenées ou réduites à celles des malades chroniques, gérontes et enfants eu égard à leur spécificité via la prise en charge de ce phénomène contre lequel seule une prise en charge préventive peut donner des solutions. Le Dr. Hakim nous dira d'ailleurs : «En fait, c'est la nature même de ce que nos compatriotes ont dans leurs assiettes qui est à l'origine des dégâts. Ce n'est, également, même pas ce qu'ils ont dans leurs assiettes qui fait des ravages compte tenu de cette capacité que sans distinction chacun d'eux a à se rassasier dans ce qui est communément appelé la restauration rapide.» Est-il, alors, besoin aussi de préciser la pensée de notre interlocuteur qui rappelle que l'indigence sociale de nombreux d'Algériens, pour ne pas dire de la majorité, les oblige à une surconsommation de pâtes alimentaires sous toutes les formes, comme il confirme le peu de disponibilité des jeunes, voire des moins jeunes, à l'effort et, encore moins, à la pratique sportive et au minimum à l'exercice de la marche. S'agissant des malades chroniques les plus directement concernés par une prise de poids rapide, leur difficulté à s'adapter à un régime diététique précis les conduit à consommer d'une manière désordonnée imposée par leur nouveau régime de vie et c'est, surtout, dans cet ordre d'idées que notre interlocuteur s'insurge contre une triste réalité qui consiste en l'absence de structures spécialisées de prise en charge des personnes concernées par le surpoids ou l'obésité pour nous poser à son tour la question suivante : «Est-il normal qu'une question qui préoccupe au plus haut degré les pouvoirs publics sur l'ensemble des pays de la planète consacre ou affecte, et encore au titre d'activités accessoires, un service, celui d'endocrinologie, alors que dans pas longtemps ce phénomène (obésité notamment) conduira obligatoirement le secteur à s'y consacrer et consacrer le plus important de ses moyens financiers, humains et matériels ?» Dans l'immédiat et compte tenu des «accidents» répétitifs qui surgissent en raison de la canicule exceptionnelle de ce mois de juillet, seul le service des urgences active sans désemparer, ses équipes essayant quelque peu d'alléger les souffrances des personnes en surcharge pondérale. Le service de cardiologie du CHU qui fait face à la plus grande affluence se contentant de parer au plus pressé pour les patients déjà hospitalisés et en l'absence d'une bonne partie du corps médical en congé.