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Quand le citoyen sensibilise le responsable
Paradoxe du désintérêt officiel à Constantine
Publié dans La Tribune le 07 - 05 - 2009


Photo : A. Lemili
De notre correspondant à Constantine
A. Lemili
La seule relation que peut avoir A. Djamel avec la culture, le patrimoine est la nature même de son métier. Artisan dinandier, comme il ne s'en trouve plus sur la place de Constantine, il est moins connu dans son créneau naturel que dans celui qui consiste à lutter contre l'ignorance, les prédations du reste des hommes et l'incompétence des responsables à prendre en charge, voire à seulement veiller sur le patrimoine culturel et historique local.
Il sortait, il y a une dizaine d'années, d'une ténébreuse cabale juridico-administrative montée contre lui par son associé dans la wilaya d'Ariana (Tunisie) lorsque nous l'avons rencontré pour la première fois. Ce qui le préoccupait c'était évidemment la situation dans laquelle il se trouvait après s'être rendu dans ce pays frère pour y lancer en association un atelier de formation dans un art où il excelle : la dinanderie d'art.Grand mal lui en avait pris, il sera, en moins d'une année, escroqué, déchu de tous ses droits par l'administration locale et malmené par les services de police qui l'embastilleront jusqu'à ce que les ministères de l'Intérieur et des Affaires étrangères de notre pays interviennent.
C'est donc lessivé sur tous les plans qu'il retourne en Algérie et commence, et pour cause, une situation indigente à laquelle il n'était pas habitué à consacrer l'essentiel de son temps, à revisiter sa ville, notamment Souika (la vieille ville), à s'intéresser à l'activisme d'un mouvement associatif ad hoc (préservation des anciennes cités) naissant et entamer à son tour en amateur une carrière d'archéologue, de géologue, d'ethnologue, de photographe sillonnant en dehors des ruelles tout en méandres de Souika, les hameaux, lieudits, douars, mechtas, monticules et collines voisins à la recherche de tout et en même temps de rien. Ce qu'il dénichera au hasard de ses pérégrinations allait s'avérer à chaque fois extraordinaire à ses yeux mais pas à ceux des responsables locaux en charge de la culture qui verront en ce personnage un «empêcheur de ronronner en paix».Qu'à cela ne tienne ! Il a vite compris que ses alliés potentiels ne pouvaient que se trouver au sein de la presse. C'est ce qu'il fera sauf qu'après un relatif engouement, la majorité de nos confrères allaient élégamment mais non sans faire suivre d'effet se désengager en prenant leurs distances. Les pressions sur certains des journalistes ayant parfois, si ce n'est souvent, trop pesé. La Tribune s'était à chaque fois fait le porte-parole d'A. Djamel qui élargissait son champ d'intérêt autour des salles de spectacles, les vestiges de la présence coloniale retirés subitement de la circulation de la manière la plus officielle au lendemain de l'indépendance et réputé, à l'image du coq gaulois qui trônait sur la place de la Brèche… enfouis chez des particuliers. Il dérangera l'affairisme des nouveaux milieux de l'artisanat local, la prévarication de certains responsables de la Chambre des arts et métiers, le copinage, les avantages douteux accordés à de pseudo-artisans, l'absence de tout moyen de contrôle et un grand trafic sur l'attribution et la rétrocession des locaux attribués és qualités à la corporation à hauteur de la zone industrielle Rhummel. Sans exagération aucune, nous avons qualifié A. Djamel, dans quelques-uns de nos articles, «d'Indiana Jones local», la comparaison est loin d'être fortuite pour qui le côtoierait un jour.
L'intérêt et l'aide viennent plus de l'extérieur
Toutes ces dimensions allaient dépasser la frontière quand des délégations de touristes français hôtes de Constantine, reprenaient, à partir de l'année 2003, les hôtes de Constantine découvrant le guide parfait et surtout un guide loin du conformisme habituel qui faisait l'impasse sur les circuits tout tracés pour intéresser les touristes à ce qui, comme vestiges et témoins du passé, pourrait se perdre parce que les «locaux» ne s'embarrassent évidemment pas de scrupules autour du sujet. Ce n'était que pain bénit pour des touristes qui découvraient beaucoup de choses mais, qui comble de l'ironie, à leur tour aidaient énormément à en découvrir en ce sens qu'il se trouvait dans leurs rangs d'anciens Constantinois ou leurs descendants. Ces derniers se chargeront d'immortaliser les souvenirs retrouvés et ceux exhumés à travers les réseaux d'Internet, multipliant les sites, les blogs et, par voie de conséquence, élargissant
phénoménalement, via un noyau créé à cet effet, en l'occurrence l'Association des amis de Constantine d'hier et d'aujourd'hui (ADCHA), la communication et sur la ville des Ponts et sur tout ce qui s'y trouvait à la grande joie des internautes, notamment parmi les nostalgiques qui n'avaient pas les moyens de faire le déplacement, chacun pour des raisons diverses. Le premier animateur d'ADCHA allant jusqu'à engager une procédure de naturalisation algérienne et se donner d'ores et déjà le prénom de Yahia.
De l'action sur le terrain
Si l'association évoquée allait rapidement être mise sur les rails et quelque part adoubée à mi-mots par des représentants des pouvoirs publics locaux, A. Djamel, en plus de son activité coutumière plutôt «relax» et pour cause d'âge de dinandier, sillonnait les alentours de la ville mais aussi servait de relais à des hôtes de Constantine généralement aiguillés par les informations recueillies sur ses aptitudes, des informations parfois distillées par des personnes appartenant à l'ambassade de France. Il étonnera d'ailleurs deux des collaborateurs de Yann Arthus Bertrand, qu'il aidera dans leur travail, par ses techniques d'angle en matière de prise de photos.
Une telle présence ne peut évidemment que déranger beaucoup de personnes au sein des institutions culturelles, comme elle indispose celles réputées intellectuellement qualifiées et le reste d'associations plus promptes à brasser de l'air qu'à être efficaces sur le terrain, notamment préserver de ce qui constitue encore la mémoire de la ville. «Nous nous préparons à organiser l'arrivée d'au moins 500 touristes aux mois de mai et juin 2010. Cela va être difficile compte tenu de la restriction des conditions d'hébergement [hôtels]». C'est dire que, si un illustre inconnu s'occupe de polariser l'intérêt des étrangers sur la ville et les riches sites historiques dont elle dispose, cela n'est nullement le cas pour le reste.Concluons enfin sur ce message du créateur du blog d'ADCHA : «Ksentina : J'ai créé ce blog pour essayer de dépasser les forums de discussion, élargir le cercle de ceux qui peuvent parler de mon [notre] pays avec des yeux neufs, capter l'attention des jeunes, surtout Algériens, qui ont un rôle important à jouer pour construire l'Algérie de demain. Inch'Allah - Ne pas être dans la superficialité des tchats.»


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