Partant du constat que le dispositif des contrats de pré-emploi a été dépassé, le président de la République a ordonné au gouvernement d'approfondir encore davantage ce dossier en y intégrant l'ensemble des paramètres économiques et sociaux pertinents, y compris à la lumière du programme quinquennal 2010-2014, ainsi que d'une analyse prospective que fournira le Commissariat général à la planification et la prospective. «Les conclusions qui en seront dégagées et soumises au Conseil des ministres avant la fin de cette année, constitueront ainsi une véritable feuille de route qu'adoptera le pays en matière de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage.» Ce sont là, entre autres, les orientations données par le chef de l'Etat aux membres du gouvernement, lors du dernier Conseil des ministres. Il faut dire qu'en plus des nombreuses réalisations déjà effectuées, le gouvernement est en train de mener à terme des projets tous azimuts : métro, tramway, autoroute Est-Ouest, le million de logements, et création d'emplois… Sur ce dernier point, la LFC 2009 a pris en considération des mesures déjà annoncées par le président de la République et contenues dans son programme présidentiel qui consiste à favoriser la création de postes d'emploi, notamment en faveur des jeunes. En somme, ce dossier figure parmi les priorités de l'Etat qui consacre tous les moyens à même d'atténuer un tant soit peu le phénomène du chômage. Des résultats et des mesures D'ailleurs, ce dernier a été réduit à 11,3% en 2008, alors qu'il était de l'ordre de 27,3% en 2001. Les réalisations effectuées dans ce cadre ont été rappelées lors du dernier Conseil des ministres par le premier responsable du secteur qui fera savoir que 2 658 000 emplois ont été créés durant la décennie 1999-2008. A la fin de l'année dernière, la population occupée était composée de 69% de salariés permanents, d'employeurs et de travailleurs indépendants, alors que les salariés non permanents ne représentaient que 31%. L'heure est à l'optimisme dans ce secteur stratégique, car l'objectif fixé dans le programme présidentiel pour la création, entre 2009 et 2014, d'un total de 3 millions d'emplois, dont la moitié en emplois d'attente, s'annonce bien, selon Tayeb Louh. Ces nouvelles mesures en faveur de la création d'emplois sont la revue à la hausse de la part des intérêts pris en charge par l'Etat pour ce qui est des crédits bancaires destinés au financement des microentreprises, pouvant aller jusqu'à plus de 80% dans les wilayas des hauts plateaux et à plus de 90% dans les wilayas du Sud. Il s'agit aussi de la création par les banques au niveau de chaque wilaya d'un fonds d'investissement dédié à l'accompagnement des jeunes investisseurs, de l'extension des avantages au profit des jeunes promoteurs recrutant au moins 5 personnes, du doublement de la dotation du fonds de garantie mutuelle des crédits aux jeunes promoteurs qui passe de 20 à 40 milliards de DA. Le projet de la loi de finances complémentaire 2009 prévoit aussi l'augmentation de la quote-part patronale prise en charge par l'Etat en faveur des employeurs recrutant des demandeurs d'emploi. Cette part est réduite à 24,5% (elle était de 34,5%) dans le cas d'un recrutement dans les wilayas du nord du pays, à 20,5% dans les wilayas des hauts plateaux, et à 16,5% pour la région sud. Idem pour l'exonération de l'IBS (impôt sur le bénéfice des sociétés) qui sera allongée de 3 à 5 ans, au profit des entreprises créant plus de 100 emplois au lancement. Adapter les formations aux besoins du marché Le président de la République Abdelaziz Bouteflika a mis l'accent sur la nécessité de poursuivre les efforts concernant cette question qui concerne surtout la jeunesse représentant l'essentiel des demandeurs d'emploi. L'adéquation entre la formation et les besoins du marché national de l'emploi doit être prise en charge, selon le chef de l'Etat ayant encore une fois appelé à continuer la réforme du système national d'enseignement qui doit promouvoir les filières scientifiques et techniques. Il en est de même pour la formation et l'enseignement professionnels dont le rôle doit être renforcé à même de réduire le nombre des diplômés en difficulté pour trouver de l'emploi. D'autres instructions ont été données au gouvernement pour l'accompagnement des créateurs de microentreprises, de conseils et d'orientations, à même de renforcer les capacités nationales de création de biens et de services. Dans ce cadre-là, le président de la République insiste sur un appui particulier aux jeunes créateurs d'entreprises dans les domaines des nouvelles technologies d'information. Un domaine à investir pour améliorer l'économie nationale et par là même son rendement. Il appellera aussi les entreprises à recruter davantage les jeunes demandeurs d'emploi, et à exclure des avantages accordés les opérateurs ne participant pas à résorber le chômage. Les sanctions prévues contre les employeurs qui ont bénéficié de la main-d'œuvre financée dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle sans recruter un minimum de ces personnels devront être mises en œuvre, a encore signalé le premier magistrat du pays. De même à veiller que les administrations publiques couvrent désormais leurs besoins en personnes par la voie de recrutement dans les conditions prévues par la loi et la réglementation. Les mesures d'encouragement pour la création d'emploi sont là. La balle est maintenant dans le camp des administrations et des opérateurs économiques qui doivent tendre la main à la jeunesse qui n'a qu'une aspiration : trouver un emploi stable. B. A.