Le Président de la République a exhorté le gouvernement à approfondir la réflexion sur le dossier. Le Président Bouteflika a ordonné au Premier ministre Ahmed Ouyahia d'établir d'ici à la fin de l'année une «feuille de route» concernant la politique nationale. Cette feuille de route sera exposée lors d'un prochain Conseil des ministres qui aura lieu avant la fin de l'année. Pour ce faire, le chef de l'Etat a exhorté le gouvernement à approfondir davantage la réflexion sur le dossier de l'emploi et du chômage en y intégrant «l'ensemble des paramètres économiques et sociaux pertinents» ainsi qu'une «analyse prospective» que fournira le Commissariat général à la planification et la prospective. Les «conclusions» qui seront dégagées par les différentes parties constitueront ainsi une véritable «feuille de route» en matière de promotion de l'emploi et de lutte contre le chômage. Selon l'exposé présenté à ce sujet par le ministre du Travail, des «progrès ont été enregistrés» en matière d'emploi dont on relèvera, notamment la création de 2.658.000 emplois durant la décennie 1999-2008, dont la moitié à travers les dispositifs d'emplois d'attente, une augmentation de 47% de la population occupée entre 2001 et 2008, une réduction du taux de chômage qui est passé de 27,3% en 2001 à 11,3 en 2008. A la fin de l'année dernière, la population occupée était composée de 69% de salariés permanents, d'employeurs et de travailleurs indépendants, alors que les salariés non-permanents ne représentaient que 31%. Le dispositif des contrats de pré-emploi dépassé Par contre et en matière d'emploi de jeunes, le dispositif des contrats de pré-emploi devrait être supprimé parce que dépassé, ce qui suppose que les résultats escomptés n'ont pas été à la hauteur des énormes moyens mis en oeuvre par l'Etat. Sur une année (juin 2008 à juin 2009), le dispositif d'aide à l'insertion professionnelle a permis l'insertion de plus de 300.000 primo-demandeurs d'emplois parmi lesquels 93.000 jeunes diplômés. Les trois dispositifs d'appui à la création de micro-entreprises, l'Agence nationale pour le soutien à l'emploi de jeunes (Ansej), la Caisse nationale d'allocation chômage (Cnan) et l'Agence nationale de gestion des micro-crédits (Angem), ont, quant à eux, enregistré un «doublement de leur rendement» depuis le début de cette année, totalisant de janvier à juin 2009, le financement de plus de 41.000 investissements devant créer plus de 74.000 emplois. Pourtant, l'objectif arrêté dans le Programme présidentiel pour la création, entre 2009 et 2014, d'un total de 3 millions d'emplois, dont la moitié en emplois d'attente, s'annonce déjà sous un bon augure. De plus, de nouvelles mesures en faveur de la création d'emplois sont contenues dans la loi de finances complémentaire pour 2009. Il s'agit en l'espèce de l'augmentation de la part des intérêts prise en charge par l'Etat sur les crédits bancaires destinés au financement des micro-entreprises, part pouvant aller jusqu'à plus de 80% dans les wilayas des Hauts-Plateaux et plus de 90% dans les wilayas du Sud, la dotation du Fonds de garantie mutuelle des crédits aux jeunes promoteurs qui passe de 20 à 40 milliards DA, la création par les banques au niveau de chaque wilaya, d'un fonds d'investissement destiné à accompagner les jeunes investisseurs de l'extension des avantages au profit des jeunes promoteurs recrutant au moins 5 personnes, de l'augmentation de la part de la quote-part patronale prise en charge par l'Etat en faveur des employeurs recrutant des demandeurs d'emplois. Désormais, la part due par l'employeur dans le cas d'un recrutement est ramenée de 34,5% à 24,5% dans les wilayas du nord du pays, à 20,5% dans les wilayas des Hauts-Plateaux et à 16,5% dans les wilayas du Sud. Ainsi que de l'allongement de l'exonération de l'Impôt sur le bénéfice des sociétés (IBS) de 3 à 5 ans, au profit des entreprises créant plus de 100 emplois à leur lancement. Dorénavant, les entreprises qui ne participent pas dans la lutte contre le chômage seront exclues «des avantages du Code de l'investissement» et des «incitations» mises en place. De même, les «sanctions» prévues contre les employeurs ayant bénéficié de la main-d'oeuvre financée dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, sans recruter un minimum de ces personnels, «devront être mises en oeuvre».