Depuis le début de la saison estivale, inaugurée en grande pompe le 3 juin dernier, c'est le rush sur les plages de Annaba qui accueillent chaque jour des milliers de visiteurs venus des quatre coins du pays pour profiter de la mer et du soleil. Les parasols et les tentes occupent tous les espaces et l'on ne voit de loin que les couleurs chatoyantes qui se fondent dans le bleu de la Méditerranée s'étalant à l'infini. «Jamais il n'y a eu autant de monde, nous dit un maître-nageur de la Protection civile, comme vous le voyez, c'est plein à ras bord et nous sommes obligés de tout surveiller, particulièrement ceux qui sont dans l'eau et d'intervenir en cas de nécessité.» Tout autour, il n'y a pas un mètre carré de libre, des familles, des jeunes, des enfants, des personnes âgées, tout le monde s'est donné rendez-vous à la plage en cette chaude journée du mois de juillet. La baie des corailleurs, une plage en plein centre-ville très prisée par les natifs de la ville, regorge d'estivants. On y reste toute la journée et même une partie de la nuit pour sentir cette brise marine et profiter de la fraîcheur avant de rentrer chez soi, heureux d'y avoir passé des moments agréables. Juste derrière, à quelques mètres de là, des crèmeries, des restaurants, des cafétérias et de beaux magasins, proposant des souvenirs ou des tenues de plage, attirent des dizaines de clients. On vient y prendre des rafraîchissements, manger quelque chose, acheter un short ou une casquette avant de revenir très vite pour replonger dans l'eau et nager jusqu'à épuisement. Sur le sable, les enfants improvisent des courses-poursuites sous le regard amusé mais vigilant des parents qui les surveillent ; des cris, des rires, des chutes et des embrassades créent une ambiance un peu particulière sur la plage qui devient ainsi une aire de jeu. Les jeunes, eux, se défient dans l'eau c'est à qui arriver a le premier à tel point ou à qui tiendra le plus en apnée, d'autres jouent au beach-volley des heures durant sans se rendre compte. La police, très présente, a l'œil sur tout ; des agents en faction observent ce qui se passe sans broncher, ils sont là pour assurer la sécurité des estivants et veiller à ce qu'il n'y ait aucun problème. Les maîtres nageurs, sillonnant la plage ou assis en haut des miradors, sont sur le qui-vive ; parfois on entend le son strident d'un sifflet qui rappelle un des baigneurs qui s'est trop éloigné et immanquablement le nageur obtempère et rebrousse chemin. En ville, sur le cours de la Révolution, noir de monde, on se bouscule pour déguster des glaces et profiter de l'ombre des platanes dont la brise venant de la mer située à une centaine de mètres traverse et agite les feuilles. Au port, un car-ferry déverse son flot de passagers, principalement des émigrés qui rentrent au pays, sous l'œil vigilant des équipes médicales installées depuis plus d'un mois suite à la propagation de la grippe porcine. A ce jour, aucun passager n'a été suspecté d'être porteur de cette maladie et la situation est bien maîtrisée, selon le médecin affecté au port. Apparemment, la Coquette est à l'abri de cette pandémie et est bien protégée grâce au dispositif qui y a été installé ; elle continue dans son farniente et sa nonchalance, coulant des jours heureux et filant le parfait amour avec ses habitants et ses milliers d'estivants.