De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le littoral annabi est, chaque année, pris d'assaut par des milliers de touristes venus des quatre coins du pays mais aussi de l'étranger pour y passer quelques jours et goûter aux plaisirs de la mer. L'année précédente a vu près de 2 millions de personnes fouler les plages de la Coquette qui s'étendent sur plus d'une vingtaine de kilomètres de sable fin adossées pour la plupart à des forêts denses. Des sites que l'on ne peut trouver que dans ce coin d'Algérie où l'on vient une fois l'an pour se ressourcer et profiter du soleil et de la mer. Si la nature a doté la wilaya d'Annaba de ces sites féeriques qui lui valent cet engouement, il faut dire que l'homme ne les a nullement préservés ou protégés malgré les différents dispositifs et mesures prises par les autorités. La commission de wilaya de préparation de la saison estivale, composée des directeurs de l'exécutif, des chefs de daïra et des présidents d'APC, s'est réunie à plusieurs reprises depuis le mois dernier pour «que cette saison, nous dit-on, ne soit pas comme les précédentes. Toutes les plages où il a été constaté un déficit en commodités seront équipées ; les services de nettoiement feront beaucoup plus de rotations ; la surveillance sera renforcée et les transports assurés à des prix abordables». Selon le directeur du tourisme de la wilaya, cette année sera le point de départ d'une renaissance véritable du tourisme dans la Coquette avec le plan élaboré et mis en œuvre par la commission qui s'y est attelée depuis des mois. L'accueil des visiteurs au niveau du port et de l'aéroport sera facilité au maximum ; les moyens de transport seront mobilisés pour répondre aux besoins exprimés de façon à éviter tout désagrément aux voyageurs qui arrivent ou repartent chez eux. «C'est surtout la côte qui attire le plus de visiteurs, nous dit-il. Nous avons préparé tout un programme dont une partie est déjà en application sur le terrain.» Ainsi, pour les 20 plages autorisées à la baignade, un plan transport spécial saison estivale a été mis au point avec la création de nouvelles lignes pour éviter aux estivants les attentes interminables et les bousculades au niveau des stations. Un arrêté communal faisant obligation aux habitants et aux commerçants de la ville de repeindre les façades des maisons et des locaux a été pris et la ville commence à «reprendre de la couleur» pour briller de mille feux. La question de l'hygiène au niveau des plages a été prise en charge par les différents services dont les travaux ont été lancés, il y a près d'un mois avec des analyses de l'eau de baignade effectuées en laboratoire trois fois par semaine pour en déterminer la qualité. Quinze chantiers dans le cadre du dispositif «Blanche Algérie» ont été répartis sur la vingtaine de plages ; ils seront chargés du nettoyage et du ramassage des déchets et de tout ce qui peut gêner les estivants ou porter atteinte à l'environnement. Côté commodités, les APC ont été instruites d'implanter des bornes-fontaines au niveau de toutes les plages ainsi que des toilettes publiques qui font cruellement défaut. Ainsi à Oued Bagrat, une plage très prisée par les émigrés qui viennent chaque année passer leurs vacances à Annaba, sera dotée de ces commodités indispensables pour leur séjour. Les années précédentes, ces derniers étaient obligés de faire des kilomètres pour aller se laver ou satisfaire un besoin urgent, ce qui était plus que désagréable et avait fait fuir des centaines d'estivants. Sur le plan de la sécurité, les services de police et de gendarmerie seront renforcés , les patrouilles seront multipliées de façon à assurer la quiétude aux visiteurs et à leurs familles. La Protection civile a, de son côté, implanté de nouveaux postes de surveillance des baigneurs pour pouvoir intervenir rapidement en cas de difficultés ou de noyades. Des maîtres-nageurs expérimentés et encadrés par des officiers ont été détachés pour assurer cette mission. Les APC ont procédé au balisage des périmètres de baignade et interdit les jet-skis ainsi que les barques à moteur dans ces périmètres pour éviter les accidents comme ceux survenus les années précédentes. «Il n'y aura pas de concessions au niveau des plages; celles-ci seront gratuites pour tout le monde. Ceux qui louent des parasols ou des accessoires de plage peuvent le faire mais ne doivent en aucun cas occuper la plage de façon à obliger les estivants à en louer. Nous y veillerons, nous dit M. Bensaïd Abdallah Nabil, président de l'APC. Nos plages sont pour tout le monde et personne ne pourra les accaparer.» En ville, décision a été prise de procéder à un relookage qui touchera les grands boulevards et les places publiques : entretien, peinture, enlèvement d'ordures, chaulage des avaloirs, nettoyage et arrosage, chaque matin et après-midi des chaussées et des trottoirs. «Pour que notre ville sente la propreté et donne envie d'y revenir», conclut le maire. Les commerces saisonniers établis au niveau des plages seront quotidiennement contrôlés par les services d'hygiène de façon à veiller à l'application stricte de la réglementation «Il s'agit pour nous, nous déclare le directeur du tourisme, de préserver la santé publique surtout en été où les intoxications alimentaires se multiplient. Tout contrevenant se verra retirer l'autorisation d'exercice qui lui a été délivrée.» Un riche programme d'animation culturelle et sportive, qui s'étalera tout au long de la saison estivale, a été élaboré pour agrémenter les longues soirées d'été et contribuer ainsi au bien-être des visiteurs. Des semaines culturelles, des compétitions sportives, des concours interwilayas, des soirées musicales, des récitals poétiques et autres galas feront de cet été l'un des meilleurs qu'aura connus la Coquette. Tout est donc fin prêt pour réussir cette saison estivale. Les nouvelles dispositions mises en place seront -tout le monde l'espère- appliquées à la lettre. Cela donnera une meilleure image de la Coquette qui s'est donnée à fond en ouvrant ses bras à ses visiteurs.