Le chiffre d'affaires (CA) du secteur des assurances a augmenté de 4,9% durant le premier trimestre 2009 comparativement à la même période de l'année précédente, totalisant 21,4 milliards de DA. Si l'information révélée par la note de conjoncture du marché des assurances est rassurante, il reste qu'une mutation majeure est à signaler. En termes de parts de marché, l'assurance automobile dépasse celle de l'IARD, pour se placer en pole position. 47,8% pour l'assurance automobile contre 36,7% pour l'IARD (contre respectivement 41,5 et 42,5% au premier trimestre 2008). Avec une croissance de 23,2% par rapport au premier trimestre 2008, l'assurance automobile dépasse le seuil de 10 millions de DA avec une évolution de près de 2 millions de DA. Les raisons de cette variation sont expliquées, selon le Conseil national des assurances (CNA), par la hausse de la couverture des garanties facultatives (82% avec une hausse de 25% du CA), de celle de la garantie responsabilité civile (16%) induite par l'évolution positive de la vente de véhicules neufs qui a augmenté de 18,7% durant la période de référence. Concernant l'évolution des indicateurs des accidents de la route, le CNA informe qu'il y a une évolution de +2,9% et la fréquence des sinistres déclarés de l'ordre de 7%. Les sinistres matériels représentant 95%. S'agissant de l'IARD (incendie, accidents, risques divers), une baisse de 10,4% est annoncée. Imputée essentiellement au «décalage dans la souscription des contrats de Sonatrach», le renouvellement en 2009 du contrat de la branche incendies et des risques industriels étant prévu pour le troisième trimestre. Cette branche a connu une baisse de 7%. L'«engineering» est une autre formule qui a contribué au recul du CA de l'IARD, avec sa dépression établie à 24% pour cause de «retards accusés dans la concrétisation de certaines affaires liées en grande partie au programme d'investissements publics». Il est à noter que les branches incendies et engineering totalisent 80% du CA de la branche IARD. Toujours pour expliquer la baisse de cette branche, la note de conjoncture enregistre des baisses au niveau des formules «responsabilité civile générale» (-40%) et «catastrophes naturelles» (-18%). Et la dégringolade continue. -10% pour la branche «transport», expliquée par «le décalage dans la comptabilisation de la prime contrat d'Air Algérie» ; -33,6% pour l'assurance crédit provenant de «la baisse constatée dans la production de l'assurance crédit à la consommation du fait du non-renouvellement de conventions arrivées à échéance avec certaines banques» et du «ralentissement de la production de l'assurance crédit immobilier -2%». Après l'assurance automobile, seules celles concernant le secteur de l'agriculture redonnent une bouffée d'oxygène. Le CA des assurances agricoles a enregistré une hausse de 65,3% durant le premier trimestre de l'année en cours. Grâce à la forte production végétale, «l'octroi du crédit ‘'RFIG'' aux producteurs céréaliers conjugué à une incitation majeure, à savoir l'augmentation du prix d'achat des céréales par l'OAIC, poussant les agriculteurs vers la céréaliculture, auraient commencé à avoir un impact positif sur le chiffre d'affaires de la branche», note le CNA. Par ailleurs, les assurances de personnes ont connu une «croissance modérée» +7% et l'assurance groupe une augmentation «modeste» +2%. Concernant les parts de marché de l'assurance, les entreprises publiques gardent toujours la part du lion avec 77%. En léger recul, toutefois, par rapport au premier trimestre 2008 avec 79%. La part des entreprises privées a atteint 23% contre 20% durant la période de référence. Notons, enfin, qu'à la lecture du rapport et des explications avancées pour le recul de certaines valeurs des branches, à chaque fois, le CNA met en cause les entreprises publiques : Sonatrach, Air Algérie et pouvoirs publics (retard dans les investissements). S. A.