Le film Harry Potter et le Prince de sang mêlé, projeté pour la première fois le 15 juillet en France et à partir du 17 aux Etats-Unis aurait pu l'être dans la même journée en… Algérie, sauf qu'il fallait malheureusement compter sur la lenteur de l'administration en général et les procédés bureaucratiques en particulier. Nous avons appris au cours de la journée d'hier que «la copie est là depuis le 15 juillet à hauteur de l'aéroport Houari Boumediene», nous dira au téléphone le premier responsable de Cirta-Films, une société qui détient les droits exclusifs de distribution de la WB en Algérie. Notre interlocuteur enchaînant : «Les services du ministère de la Culture ont été prompts à délivrer le visa autorisant le passage du film dans les salles algériennes ; toutefois c'est au niveau de ceux (services) des Douanes que nous rencontrons les plus grandes difficultés à extraire la copie alors que nul ne peut ignorer que nous en sommes pratiquement à notre centième film, dont la succession de tous les Harry Potter à sortir sur les écrans de la capitale en empruntant les mêmes procédures depuis plus de dix ans. Mieux, il nous est même arrivé d'obtenir des facilités, sans que nous en manifestions outre mesure le souhait ou recourions à des passe-droits, qui ont consisté à récupérer les copies, projeter les films en exclusivité au profit des spectateurs algériens et régulariser a posteriori les aspects administratifs», soulignera H. Zertal, le directeur de la société sus-évoquée, lequel ajoutera : «Nos vis-à-vis se montrant tout simplement compréhensifs et saisissant pleinement l'œuvre d'utilité publique à laquelle nous contribuons et ce, d'autant plus que la société de transit à laquelle nous confions ces démarches a pignon sur rue à Alger, cultivent la vertu du respect de la réglementation en la matière». Où se situe alors la difficulté ? «Tout simplement en l'exigence d'une présentation des statuts de l'entreprise… une exigence des douaniers dont nous n'arrivons pas à situer les considérations, sachant que, parmi les documents fournis dans le dossier de retrait figure le registre du commerce qui n'est lui-même délivré que si toutes les dispositions statutaires qu'exige une activité donnée ont été respectées», soulignera H. Z. Sans qu'il ait eu besoin d'insister sur les tenants et les aboutissants de la situation, il semblerait quelque part que c'est plutôt le lobby des distributeurs de films en DVD qui est mis en cause dans la mesure où le titre concerné serait surexploité depuis le 17 juillet dernier, date à laquelle les hackers seraient «enfin» parvenus à le pirater compte tenu des mesures de protection surréalistes mises en action par tous les acteurs impliqués dans la chaîne de commercialisation du film à travers le monde. «Dans les conditions qui prévalent dans notre pays, il nous est difficile de prendre le moindre engagement dans le cadre d'une promotion d'un film comme Harry Potter très sollicité par les opérateurs économiques privés, voire parfois publics dans le cadre de leur activité à l'endroit des jeunes. En fait, il nous arrive rarement d'amortir dans leur totalité les coûts et charges engendrés dans l'acquisition de films de ce genre parce qu'il n'y a pas de feed-back commercial évident, sinon celui-ci est réduit drastiquement en raison de l'exploitation parallèle sur le marché du même nom. Nous nous faisons toutefois un point d'honneur à rester en phase avec le public dont le droit et le plaisir à goûter de tels instants relèvent pour nous pratiquement du sacerdoce. Comme il relève pour nous du devoir de respecter les engagements pris avec la Warner Bros», conclura H. Zertal. A. L.