La Sonelgaz a démontré ces jours-ci son incapacité et son impuissance à mettre fin à ces coupures intempestives et ininterrompues d'électricité dans une grande partie du pays, notamment la capitale, pour des raisons qui sont loin de convaincre la population.De nombreux quartiers de la capitale ont été privés d'électricité ces derniers temps. A El Madania, au cœur d'Alger, les commerçants ont dénoncé le «laisser-aller de Sonelgaz» qui, ont-ils affirmé, a maintes fois promis de régler définitivement ce problème. Le même scénario est vécu dans les différentes localités de la capitale et d'autres wilayas du pays. A Aïn Naadja, les commerçants ont mené une action de protestation parce que, disent-ils, «il n'est pas normal que les équipements du froid ne fonctionnent pas pendant toute une nuit. Tous les produits vont pourrir». Mais selon les explications de M. Noureddine Bouterfa, P-DG du groupe Sonelgaz, ces multiples coupures d'électricité constatées en Algérie sont dues à une défaillance des réseaux de distribution de moyenne et basse tension. «Si le système de production transport fonctionne dans de très bonnes conditions, ce n'est pas le cas pour le réseau de distribution», avait-il précisé. Et d'ajouter dans le même ordre d'idées que ces coupures «nous incitent à rénover le réseau de Sonelgaz, ce qui nécessite une grande manne financière». Explicite, il dira que ces coupures répétées sont un indicateur de la nécessité d'un investissement afin de renforcer le système électrique conformément à la demande. D'ailleurs, il a tenu à souligner plusieurs causses qui sont à l'origine de ces défaillances. D'où il a cité l'utilisation «excessive» des systèmes de conditionnement de l'air (climatiseurs, ventilateurs…), entraînant une augmentation «importante» de la consommation d'énergie, et les actes de piratage et d'agression fragilisent considérablement les réseaux de distribution, particulièrement les postes de transformation, lesquels, sous l'effet de la hausse des températures, perdent de leur capacité nominale. Le premier responsable du groupe Sonelgaz a tout de même souligné que «plus de 2 000 MW ont été consommés entre avril et juillet 2009 par les clients industriels et domestiques uniquement pour se refroidir». Ce qui explique l'augmentation de la consommation électrique à plus de 20% de 2008 à 2009 dans le grand Alger, et de 35% dans le sud du pays. Pour faire face à cette forte demande, un plan d'urgence portant sur la production de 2 000 MW ayant mobilisé un investissement de 2 milliards de dollars a été lancé en 2009, a rappelé M. Bouterfa à cette occasion. Ce plan d'urgence a permis d'«éviter un black-out» suite à l'incident survenu le 15 juillet 2009 à Alger et qui a mis hors service trois groupes de production d'une puissance de 400 MW chacun au niveau de la centrale de Hadjret Enouss à Tipasa, provoquant un déficit de 1 200 MW dans un laps de temps ne dépassant pas une vingtaine de secondes. La structure de la courbe journalière de consommation d'électricité continuera à changer pour voir l'évolution de la pointe du matin dépasser celle du soir à partir de 2010, selon une étude établie par le groupe. N. B.