De notre correspondant à Aïn Defla Madani Azzeddine Chaque municipalité doit mettre à la disposition de sa population toutes les commodités nécessaires à une vie décente. Cette responsabilité s'avère lourde d'autant qu'elle fait partie des plus importantes prérogatives de ces assemblées populaires élues, lesquelles exigent plus de moyens financiers et une planification territoriale à la hauteur des attentes des différentes tranches de la société. Aujourd'hui, il est clair que de nombreuses communes éprouvent d'énormes difficultés à répondre favorablement aux multiples préoccupations des citoyens et ce, à cause du manque d'une politique de développement basée sur des instruments d'aménagement du territoire, lesquels permettent d'avoir une vision futuriste d'une commune. A travers ces instruments, il est désormais possible de prévoir les différentes actions à mener dans la totalité des secteurs ainsi que les enveloppes financières à dégager. Cependant, il se trouve que cela ne se passe pas de cette manière puisque certaines communes éprouvent des difficultés énormes et leurs efforts ne sont concentrés que sur l'alimentation de la population en eau potable ou en électricité et gaz de ville ainsi que d'autres actions souvent de première nécessité. Cette situation est à l'origine, particulièrement, des maigres budgets que perçoivent ces communes. Hormis le développement des infrastructures dites de base, les structures de loisirs et de détente ne font plus partie des priorités de nombreuses communes, lesquelles, en réalité, n'ont pas le choix d'établir leur programme de développement en l'absence d'une réelle politique de développement local. Cette période caniculaire que connaissent de nombreuses wilayas du pays nous montre que les piscines, permettant à la population et en particulier aux jeunes de se rafraîchir, sont actuellement insuffisantes sur le territoire de la wilaya de Aïn Defla. Cette situation a engendré des pertes humaines après que des jeunes se furent baignés dans les barrages et autres bassins de rétention d'eau pour l'irrigation des champs agricoles. Selon les données des services de la wilaya figurant récemment dans la monographie il n'existe qu'une seule piscine, semi-olympique, couverte et 15 piscines de plein air ou bassins de natation comme préfèrent les nommer les rédacteurs de ce document officiel. Concernant la répartition de ces structures, ces mêmes données disent que plus d'une dizaine de communes dans cette wilaya n'ont pas de piscine. Parmi ces dernières, on citera Aïn Torki, Sidi Lakhdar, Ben Allel, Aïn Benian, Hoceinia, Birouche, Djemaa ouled Cheikh, Mekhatria, Bethia, Tachta, Aïn Bouyahia, El Maine, Tiberkanine et Belass. Certaines de ces communes sont situées dans les chaînes montagneuses du Dahra et de l'Ouarsenis où les jeunes n'ont d'autre alternative que de se baigner dans les puits et les oueds. Pour ce qui est de la gestion de ces structures, nous avons constaté que certaines piscines, pourtant recensées par les services concernés, sont abandonnées alors qu'elles appartiennent aux municipalités. La piscine de la commune d'el Amra située à l'entrée de cette ville est complètement abandonnée, elle ne joue plus son rôle depuis plusieurs années pour des raisons inconnues. Celle du chef-lieu de wilaya, située à l'entrée ouest, est également dans la même situation alors qu'auparavant un investisseur avait loué cette structure et, après l'avoir réaménagée et bien équipée, avait permis aux gens de la région d'y passer d'agréables moments. Aujourd'hui, la municipalité semble se contenter de la piscine semi-olympique localisée près du palais d'exposition, une piscine couverte mais gérée par la direction de la jeunesse et des sports. Un programme a été établi pour permettre aux citoyens de tous âges de bénéficier de cette structure qui dispose des moyens nécessaires pour assurer pleinement sa mission. Un système qui garantit le traitement de l'eau a été mis en place et évite ainsi que des maladies de la peau et des yeux ne surviennent. Cependant, le matériel installé dans cette structure souffre de la présence, en grande quantité, de calcaire dans l'eau, ce qui endommage régulièrement les pompes. Les jeunes peuvent adhérer à cette structure et bénéficient d'une réduction des prix d'entrée ainsi que d'une bonne programmation des horaires de baignade. La ville de Khemis Miliana, pourtant classée ville la plus peuplée de cette wilaya, se retrouve, ces derniers jours, sans piscine depuis que l'unique structure louée par l'APC à un privé est sans eau suite à un désaccord avec les services concernés. En attendant que la situation se rétablisse et que cette piscine reprenne du service, les jeunes n'ont pas où aller durant cette période de grande chaleur. Entre autres, à Miliana, bien située du point de vue altitude par rapport au niveau de la mer et réputée pour avoir un climat clément, une piscine y est opérationnelle. Par ailleurs, notons que ces structures exigent aussi un encadrement professionnel, lequel enregistre un grand déficit vu le manque de spécialistes en natation pour garantir la formation aux jeunes et porter secours aux personnes lors des baignades. L'hygiène, quant à elle, semble bien prise en charge, d'autant que des visites de contrôle sont organisées par les services concernés ; les gérants de ces structures étant conscients des conséquences du manque d'hygiène dans ces endroits où des douches sont obligatoires avant d'aller dans le bassin. En somme, dans cette wilaya, la gestion des piscines est partagée entre les communes et la direction de la jeunesse et des sports ; cependant, celles gérées par la DJS sont nombreuses, ce qui a permis de mettre sur pied des écoles de natation au sein de ces structures.