Confessions d'Assekrem est la nouvelle œuvre de l'écrivain et poète Azzeddine Mihoubi. Paru aux éditions El Beyt de l'Association El Beyt pour la culture et les arts, dirigée par M. Aboubakeur Zemmal, le livre a été présenté par El Beyt pour le prix Pocker du roman arabe, afin de représenter le roman algérien à cette manifestation. Le lauréat de ce prix sera connu en 2010, à l'occasion du Salon du livre d'Abu Dhabi. Dans ce nouveau roman, l'auteur relate des événements qui se sont déroulés à l'hôtel Assekrem Palace de Tamanrasset, propriété d'un homme d'affaires, Adolf Osmane de son nom, construit à la mémoire du père Charles de Foucault.L'auteur plante son décor autour du réveillon de l'an 2040. Une occasion qui inspire le propriétaire des lieux pour organiser un concours interne qui récompense le meilleur aveu traitant du parcours de chacun des quatre locataires sélectionnés. Il s'agit d'un poète cubain, d'un artiste espagnol, qui avait perdu sa fiancée dans les attentats du 11 mars 2004 à Madrid et qui s'était juré de la venger en soufflant la Kaaba aux Lieux saints de l'islam et d'un Palestinien «afghan», qui vécut la création d'Al Qaïda. Ce locataire relatera, à son tour, les événements du 11 septembre et racontera comment il trouva refuge à Tora Bora suite à l'offensive américaine où il fut capturé et placé dans des prisons secrètes, puis à Guantanamo. Quant au quatrième témoignage, c'est celui d'une chercheuse nippone retraçant le parcours d'un géographe qui s'intéressa aux ressources hydriques dans les zones arides d'Aoulef. L'un dans l'autre, le géographe revient sur deux grands événements qu'il a lui-même vécus : les bombardements d'Hiroshima et le suicide historique du romancier japonais Iyokio Meshima. Des confessions transcrites par un locataire français qui n'a pas manqué d'y dévoiler une partie de sa propre vie. Fils d'un soldat français tué à Aïn Zana, à Souk Ahras, le 14 juillet 1959, Antoine Mallo s'est rendu dans la région en 1973 à la recherche de la tombe de son père. Une fois la sépulture retrouvée, il s'adressera à son père en ces termes : «Cette terre ne t'appartient pas. Pourquoi l'as-tu choisie comme dernier exil ? Tu n'es guère plus qu'une banale tombe oubliée de l'histoire de la France.» Le témoignage du Français aborde aussi les essais nucléaires d'In Iker, dans le sud de l'Algérie, à travers les récits d'un groupe de prisonniers y ayant servi comme cobayes. Salah Nasa est le narrateur principal du roman. Originaire de Tamanrasset, pompier de son métier, il découvrira le manuscrit comportant les différents aveux, alors qu'il était mobilisé pour éteindre l'incendie qui a ravagé l'hôtel. Salah raconte l'évolution de Tamanrasset, transformée en ville cosmopolite appelée «Tam City». Joignant la fiction au mythe, l'auteur allie histoire, science, poésie et politique. Cette œuvre, somme toute adaptable au cinéma, est vraisemblablement dédiée à la population de la capitale de l'Ahaggar. Une écriture certainement dictée par la mue de cette région magnifique du grand désert algérien. G. H.