Propos recueillis par A. Lemili La Tribune : Le coach affirme que, si l'ASK a tiré ses marrons du feu, c'est grâce à vous… Ammar Belhani : Si le coach le dit, c'est que cela ne peut qu'être vrai dans la mesure où il était en dehors du terrain et avait par conséquent plus de moyens d'appréciation que moi et, surtout, plus de lucidité, sachant que personnellement j'étais au charbon, donc, une capacité nettement moins affirmée d'évaluer sur le coup ce que je réalisais. Bien entendu après le match et avec un peu plus de recul, je me dis que j'ai effectivement contribué à sauver les meubles. Pourrait-il en être autrement face à l'armada sétifienne ? Comment cela s'est-il passé durant le match, notamment avec votre intervention dans les pieds de Zyaya ? Vous savez, l'expérience aide énormément. Je navigue aujourd'hui dans la quarantaine même si j'en suis encore à deux encablures. Avant la rencontre et après lecture de la feuille de match, je me suis dit que les adversaires qui vont devoir porter le match sont d'ores et déjà connus. Pour moi, Metref et Zyaya et à un degré moindre Sougueur étaient les éléments essentiels autour desquels allait tourner la rencontre. Il me suffisait de rester en permanence fixé sur leurs déplacements, leur manière d'évoluer pour comprendre et dans la foulée monter ma stratégie. Devrions-nous donccomprendre que vous avez compris ce qu'allait faire Zyaya quand il avait la balle du deuxième but dans les pieds et, surtout, le moyen de tuer définitivement le match ? Je crois que, même s'il y avait eu un deuxième but, il n'était pas évident que le match allait être tué. Mes coéquipiers avaient ce jour-là une réelle volonté de bien faire et, surtout, de bien le faire pour la première rencontre de la saison face au public. Cela étant, j'ai compris effectivement que Zyaya allait faire preuve d'égoïsme sur cette action et qu'au lieu de remettre à Sougueur décalé et complètement démarqué, il chercherait à faire plaisir aux supporteurs en marquant le deuxième but. Là, j'ai fait une fixation sur le joueur et en une fraction de seconde mis à profit un moment de déconcentration de sa part, notamment me dribbler, pour plonger et récupérer le ballon dans ses pieds. Je savais alors que je venais de déverrouiller la situation et de fournir à mes coéquipiers l'opportunité de rebondir. Le colosse avait finalement des pieds d'argile. Finalement, votre titularisation obéissait-elle à ce scénario possible ? Il est évident que le coach a titularisé un gardien qui pouvait peser sur l'équilibre psychologique de l'adversaire. De plus, il m'a confié le brassard de capitaine. Mais je crois aussi comprendre que c'est surtout mes qualités physiques intrinsèques, ma forme actuelle et forcément la grande expérience que j'ai acquise, notamment dans une rencontre qui se déroulait dans des conditions particulières, qui ont pesé sur son choix. Cela étant, mes deux autres camarades avaient autant de possibilités que moi de garder le but. La suite de la compétition vous la voyez comment pour votre équipe ? Le championnat va être difficile. Je crois que, pour cette saison, s'il y a des équipes qui émergent, c'est l'évidence même, compte tenu des moyens dont elles disposent. Il n'y aura pas une grande différence en matière de valeurs collectives. Je vous en donne la preuve avec les premières victoires des clubs qui ont accédé cette année et, surtout, notre «performance» face à la dream team sétifienne qui est pratiquement l'équivalent d'une sélection nationale. En ce qui nous concerne, nous aborderons chaque rencontre avec ses spécificités. Nous faisons pour cela confiance au coach et à ses assistants. A charge pour nous d'en être dignes sur le terrain.