L'Algérie est positionnée au cœur de la politique énergétique de l'Union européenne (UE). C'est la conclusion du bureau londonien Oxfod Business Group (OBG) dans une note publiée hier. Le document souligne que «l'Algérie pourrait exporter 62 milliards de m3 de gaz par an vers l'Europe au cours des cinq prochaines années. L'Algérie est un important fournisseur de gaz naturel des pays du sud de l'Europe.» Il explique que la Russie n'étant plus un fournisseur aussi fiable que par le passé, les pays de l'UE se sont fixé comme priorité de trouver d'autres fournisseurs de gaz naturel. C'est ainsi que «les deux nouveaux gazoducs Medgaz [qui devrait être fonctionnel à la mi-2010] et Galsi [dont les travaux seront lancés l'année prochaine]… permettront à l'Algérie de tirer profit de la tendance géopolitique». «La signature d'un récent accord pourrait même avoir des retombées plus importantes et l'Etat nord-africain pourrait finir par devenir une plaque tournante gazière pour l'Europe», ajoute-t-il. Oxford Business soutient que «le 3 juillet dernier, suite à la signature d'un accord avec le Nigeria, le Niger et l'Algérie, à Abuja, la capitale nigériane, le feu vert a été donné à un projet de longue date : la construction d'un gazoduc transsaharien. Le gazoduc de 4 128 kilomètres reliera le Nigeria à l'Algérie et acheminera jusqu'à 30 milliards de m3 de gaz par an vers le réseau euro-algérien. Les appels d'offres pour ce projet d'une valeur anticipée de 10 milliards de dollars devraient être lancés avant la fin de l'année». A travers cette politique, «l'Algérie, appuie le bureau londonien, cherche non seulement à accroître sa capacité d'acheminement, mais elle vise également à augmenter l'exploitation de ses importantes réserves de gaz. Suite au 7e appel d'offres relatif à des blocs d'exploration l'année dernière, dans le cadre duquel d'anciens opérateurs comme Eni et BG et de nouveaux groupes comme E. ON Ruhrgas et Gazprom ont remporté des appels d'offres prometteurs, le gouvernement algérien a récemment annoncé le lancement d'un nouvel appel d'offres pour l'octroi de dix contrats d'exploration dans le Sahara. Jusqu'à présent, 74 sociétés ont été préqualifiées pour ce nouvel appel d'offres et la Sonatrach espère sécuriser un financement de 2,8 à 3,5 milliards de dollars.» Le document a également évoqué la nouvelle loi d'investissement, affirmant : «D'après certains analystes, la nouvelle loi d'investissement selon laquelle la Sonatrach doit maintenir une participation de 51% dans tous les contrats est une mesure dissuasive. Cependant, pour le gouvernement, le bas prix du pétrole lors du précédent appel d'offres a joué un rôle important, et les partenaires internationaux devraient se montrer plus gourmands suite à la récente augmentation du prix de l'or noir.» S. B.