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Coopération militaire pour une lutte commune contre Al Qaïda au Maghreb Les chefs d'état-major algérien, malien, mauritanien et nigérien se réunissent à Tamanrasset
Photo : APS Par Billal Larbi La coopération militaire et sécuritaire entre l'Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie est à l'ordre du jour d'une réunion de coordination qu'abrite depuis hier (jusqu'à aujourd'hui) le siège de la 6e région militaire à Tamanrasset. Selon un communiqué de la direction de l'orientation et de la communication du ministère de la Défense nationale parvenu à notre rédaction, réunion à laquelle prennent part les chefs d'état-major des forces armées de ces quatre pays, s'inscrit dans le cadre «des efforts consentis par les hautes instances des pays participants, relatifs au renforcement des relations de coopération militaire et sécuritaire». Pour les observateurs avertis, il est clair qu'à travers des accords de coopération militaire et sécuritaire de ce genre, et au regard du contexte actuel, c'est plutôt une coordination en matière de lutte antiterroriste qui est recherchée. Désormais, cette dernière s'avère essentielle, voire impérative. L'on se rappelle que le sommet, qui devait réunir, l'année dernière, les chefs d'Etat des quatre pays cités, n'a finalement pas eu lieu. Il semblerait que c'est la défection de la Libye (pourtant pays faisant partie de la bande sahélo-saharienne) qui a fait que ce dernier n'ait pas eu lieu. Comme tout un chacun le sait, la bande sahélo-saharienne est, à son corps défendant, et depuis belle lurette, au centre d'une fâcheuse actualité. En effet, les enlèvements contre rançon, les attaques meurtrières, le trafic en tout genre constituent les activités quotidiennes de cette région. Même les Touareg ont été mêlés à la confusion, régnant dans ces contrées à la faveur de la rébellion qui y est enregistrée depuis quelque temps. A tout ce qui précède, il y a lieu d'ajouter la présence d'Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) et la menace qu'elle fait courir sur la région. Depuis quelques années, cette organisation règne presque en maîtresse dans cette région sahélo-saharienne. Depuis 2003, et la revendication de l'enlèvement de trente-deux touristes, Al Qaïda au Maghreb, issue de l'ex-Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), ne cesse de multiplier ses actions dévastatrices. Le groupe, qui, est-il nécessaire de le rappeler, a fait allégeance il y a deux ans à l'organisation d'Oussama Ben Laden, a décidé de jeter son dévolu sur un créneau très rentable. Il s'agit de l'enlèvement de touristes occidentaux au Sahara contre le paiement de rançons faramineuses. Après avoir longtemps activé en Kabylie, ce groupe, après qu'il eut subi de sérieuses frappes de la part des forces de sécurité algériennes, fut contraint de se réfugier au Sahara. Les vastes étendues et les frontières mal contrôlées lui permettent d'être mouvant et invisible. D'aucuns mettent en évidence le caractère criminel de cette organisation, laquelle, et c'est là un secret de polichinelle, verse également dans le trafic d'armes, de drogue et de cigarettes. Après s'être fixée comme objectif la pacification des poches de tension ethniques nées des conflits touareg, l'Algérie, tout comme le Mali et le Niger, se sont résolus à s'attaquer de front à un problème commun : la présence dans cette vaste zone de groupes terroristes liés à Al Qaïda au Maghreb. Mais, dores et déjà, des observateurs, au regard de certains facteurs objectifs, anticipent sur les difficultés qui seront rencontrées sur le terrain. En effet, les groupes d'Al Qaïda au Maghreb sont très mobiles et difficiles à localiser, cela d'autant que les armées des pays concernés ne sont pas préparées à mener des opérations communes. Par ailleurs, et s'agissant de l'aspect logistique, il y a lieu de noter que, hormis l'armée algérienne, celles des autres pays concernés sont faiblement équipées. C'est d'ailleurs pour cette raison sans doute qu'une aide matérielle militaire algérienne a été récemment envoyée au Mali. Pour d'aucuns, la coopération militaire et sécuritaire des pays sahélo-sahariens s'impose plus que jamais d'autant que le risque d'une ingérence étrangère (dans la région) n'est pas à écarter. Dans ce cadre, un rapport, remis fin mars, à l'Administration Obama, intitulé Why the Maghreb matters (Pourquoi le Maghreb importe) estime l'augmentation des attentats à plus de 400%, depuis le 11 septembre 2001, et préconise notamment de contrer la recrudescence de la violence due à Al Qaïda au Maghreb islamique. Les menaces de cette dernière sont transfrontalières et aucun pays ne peut trouver, à lui seul, la solution pour y faire face. C'est pour cette raison qu'aujourd'hui la coopération militaire et sécuritaire des pays de la bande sahélo-saharienne s'impose plus que jamais.