Des quantités importantes de viandes blanches ont été stockées en prévision du mois de Ramadhan, période où la demande en poulet passe du simple au double. Une initiative qui, selon le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, va permettre d'approvisionner de façon régulière le marché du détail. C'est aussi une manœuvre qui a pour principal objectif de contenir l'envolée des prix constatée ces derniers jours sur les étals, explique encore le département de Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture. D'après cette source, la constitution des stocks a été rendue possible suite à la convention passée entre la tutelle et les acteurs de la filière avicole (producteurs, opérateurs économiques, propriétaires d'abattoirs…) et par laquelle les abattoirs (privés ou publics) se sont engagés à stocker la surproduction dans des chambres froides. Ces volumes ne seront livrés sur le marché qu'en temps opportun, c'est-à-dire à des moments étudiés et cela en vue de préserver le pouvoir d'achat des consommateurs. Il faut s'attendre aussi à ce que le destockage opéré va sensiblement réguler le marché, au grand bonheur des ménages, laminés ces dernières semaines par les prix exorbitants du poulet sur les étals des détaillants. Ils (les prix) ont dépassé la barre des 320 DA le kilogramme le poulet non éviscéré et atteignant dans certaines contrées du pays les 380 DA le kilogramme. Des pics jamais atteints qui reflètent au moins une chose : une désorganisation de la filière avicole algérienne. Filière qui, par ailleurs, se débat dans d'inextricables problèmes de coût à la production et de rentabilité de l'activité. Devant une telle situation, la rencontre interprofessionnelle regroupant les acteurs de la filière avicole (producteurs, opérateurs économiques, propriétaires d'abattoirs…), qui s'est tenue mercredi dernier au siège du ministère de tutelle, était tout à fait attendue pour débattre les problèmes que connaît le secteur de l 'aviculture. En effet, cette rencontre, présidée par Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement rural a permis, selon la cellule de communication de ce département, de passer en revue les différentes contraintes auxquelles est soumise la filière avicole en Algérie. Non sans rappeler que c'est la première du genre et une occasion pour rechercher les modalités à même de promouvoir l'aviculture à travers une meilleure organisation en coordination avec les différents acteurs de la filière. En plus de la mesure de constituer des stocks de viande pour assurer l'approvisionnement régulier du marché de la volaille (lire ci-dessus), le ministre a annoncé que son département allait jouer le rôle d'accompagnateur des producteurs puisqu'il allait leur octroyer des crédits fournisseurs. Un dispositif qui connaît déjà un début d'exécution depuis quelques mois. Un processus qui a concerné les fournisseurs d'intrants et les patrons d'abattoirs. Selon la cellule de communication, cet accompagnement financier a commencé à donner des fruits, et pour preuve, des stocks de viande ont pu être constitués. On apprend aussi que la production est importante et, du coup, sera disponible dans les semaines à venir , «tout au moins pour le mois de Ramadhan, synonyme de grosse demande en la matière» , affirme-t-on du côté du ministère. A propos de l'avenir de la filière avicole, Rachid Bennaïssa a annoncé, lors de sa rencontre avec les acteurs de la filière avicole, que cette dernière allait connaître une nouvelle dynamique grâce à la modernisation des infrastructures de la filière. Une option dont on dit dans le milieu des aviculteurs qu'elle va permettre de garantir le développement de l'aviculture en Algérie. Et c'est là tout l'enjeu si l'on veut que notre système de production de viande blanche puisse répondre en permanence aux besoins en chair blanche des populations à bas revenus. Z. A.