Photo : Sahel De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Depuis le passage à l'an 2000 et les craintes de l'énorme bug qui devait bouleverser tous les mécanismes universels et ébranler nos habitudes, c'est la seconde fois que les Oranais, comme l'ensemble des Algériens, vivent dans la perplexité et l'incertitude : «Au lieu d'adopter le week-end universel et d'harmoniser notre économie avec l'ensemble des pays de la planète, nous choisissons une demi-mesure dont les conséquences risquent de se révéler plus désastreuses pour notre économie que l'ancien week-end», déplore Khaled, fonctionnaire, franchement sceptique quant aux avantages que l'Algérie pourrait tirer de cet «étrange arrangement entre exigences économiques et engagements religieux.» Depuis mercredi dernier, les Oranais vivent une sorte de flottement, dû, tout à la fois, au basculement vers le nouveau week-end, la proximité du Ramadhan en plein mois d'août qui écourte les vacances, et la prochaine rentrée sociale ; une combinaison inédite dont beaucoup craignent qu'elle ne provoque plus de soucis que de satisfactions : «Personne n'est capable encore de mesurer l'ampleur et la nature des bouleversements que le nouveau week-end va engendrer sur notre vie et, d'ailleurs en ce qui nous concerne, le ministère de l'Education n'a, à ma connaissance, opéré aucun réaménagement sur les emplois du temps», souligne Abdelkader, enseignant dans le secondaire. «Tout ce dont je suis sûr est que j'aurais aimé être informé de meilleure manière, à défaut d'être consulté sur un sujet qui engage pourtant mon avenir et celui de mes enfants.» Il est vrai que l'adoption du week-end semi-universel en a surpris plus d'un tant le sujet, n'étant pas franchement à l'ordre du jour, ne comptait pas parmi les préoccupations immédiates des citoyens au même titre que la flambée des prix des produits de consommation, la rentrée sociale ou la rentrée scolaire. Toutefois, aucun changement notable dans les habitudes des Oranais n'a été enregistré ce premier week-end : comme à l'ordinaire depuis plus de trente ans, les administrations ont ouvert le jeudi, et le vendredi a été jour de repos et de prière. «Ceci étant, émet Abdelkader, il est possible que le recours au week-end semi universel, déjà en cours dans des pays comme la Jordanie ou les Emirats arabes unis, soit un premier pas vers l'adoption du repos hebdomadaire universel. Une manière comme une autre de ne pas heurter les sensibilités et faire la transition sans trop de dommages.»