Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Depuis que la situation sécuritaire s'est sensiblement améliorée et que des mesures de facilitation ont été prises en faveur des investisseurs étrangers, c'est à un véritable ballet de diplomates et d'opérateurs économiques que l'on assiste à Oran. Pourvu que l'environnement administratif se dégrippe, les étrangers jurent leurs grands dieux qu'ils investiront en masse dans les divers secteurs d'activité d'Oran. Après les Français, les Saoudiens, les Egyptiens, les Espagnols, les Italiens, les Sud-Africains et bien d'autres encore, c'est aujourd'hui au tour des Cubains - dont l'ambassadeur était attendu hier à la Chambre de commerce et d'industrie de l'Oranie (CCIO) - de s'enquérir des potentialités d'investissement dans la capitale de l'Ouest. Depuis le début de l'année en cours, la même CCIO a notamment reçu les visites intéressées du ministre britannique du Commerce et de l'Investissement, Lord Davies, du consul politique d'Afrique du Sud, M. Kaya Somgqeza, et d'une délégation d'opérateurs économiques français de l'Union des entreprises (EPE) de la région catalane : «Cela dénote l'intérêt des investisseurs à notre région, se satisfait-on à la CCIO. Les opérateurs sont très conscients de la valeur et des atouts de l'Oranie et veulent tous s'y installer.» Au cours de sa visite en mars dernier, le ministre britannique du Commerce, Lord Davies, a effectué un déplacement à la zone industrielle de Hassi Ameur où il s'est enquis du fonctionnement de l'usine algéro-britannique SSK, spécialisée dans la fabrication de lubrifiants. British Petroleum (premier investisseur dans le secteur des hydrocarbures algérien) avait signé un accord de partenariat, pour un montant estimé à près de 15 millions de dollars, avec une entreprise privée algérienne, Petroser, pour la production et la distribution de lubrifiants sous licence de BP. Lord Davies s'est également rendu à l'usine Unilever, spécialisée dans les détergents, créée à travers un investissement direct de quelque 20 millions d'euros. «Le secteur des énergies renouvelables en Algérie, surtout la production, nous intéresse particulièrement», avait assuré le ministre, affirmant avoir été «séduit» par les grandes opportunités de partenariat à exploiter entre la Grande-Bretagne et l'Algérie dans «l'industrie, les services et le tourisme.» De leur côté, les Catalans de l'Union des entreprises (UPE) ont rencontré les opérateurs algériens il y a quelques jours à Oran pour «mettre en place des partenariats dans le cadre d'une vision de développement durable.» Venant de Mostaganem, ville que l'on projette de jumeler à Perpignan, les opérateurs économiques catalans ont affirmé «être en Oranie pour y installer des partenariats économiques» et insisté sur le domaine de l'industrie agroalimentaire qui «reste l'un des secteurs les plus porteurs, vu les énormes potentialités qu'offrent les régions catalane et oranaise.» Quant au consul l'Afrique du Sud, M. Kaya Somgqeza, il n'a pas tari d'éloges à propos des potentialités oranaises, a maintes fois réitéré la disponibilité de son pays à investir en Algérie et invité les Oranais à se rendre dans la ville de Durban - jumelée à Oran depuis deux années - pour explorer les opportunités d'investissements et de partenariat. C'est ainsi que, forte de ses atouts économiques, touristiques et industrielles, la région oranaise ne cesse d'attiser les convoitises des opérateurs étrangers : «Les machines administrative et bancaire devront cependant s'assouplir pour permettre aux investisseurs de s'installer sans crainte», souligne un économiste oranais, exprimant ainsi le vœu plusieurs fois répété par les intéressés eux-mêmes. «Les opportunités existent et la volonté des opérateurs étrangers aussi. Que faut-il de plus ?» s'interrogera-t-il.