De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Afin de sensibiliser les opérateurs oranais de la filière des boissons sur l'importance de la traçabilité des produits, l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB) a organisé, hier à Oran, un séminaire auquel -manque de communication ou désintérêt des opérateurs-seule une dizaine de producteurs ont pris part. Pour Mme Bellil Medjoubi, secrétaire générale de l'APAB, l'intérêt de l'outil traçabilité dans le monde de la consommation n'est plus à démontrer tant il est vrai que, bien maîtrisé, il peut constituer un gage de sécurité alimentaire, à la fois, pour le simple consommateur et pour le marché international. D'ailleurs, l'APAB en est tellement convaincue qu'elle vient d'éditer un manuel de traçabilité, pour la filière boissons, avec l'appui du programme algéro-européen PME II. Un document qui pourrait servir de base de travail pour l'ensemble des filières agroalimentaires. «Notre souhait, ajoute-t-elle, est, notamment, que la traçabilité devienne une obligation pour l'ensemble des producteurs parce que, pour le moment, la loi sur la protection du consommateur se contente tout juste de l'évoquer.» Agréée en octobre 2003, l'Association des producteurs algériens de boissons (qui compte aujourd'hui 34 adhérents représentant environ 85% des parts de marché) se donne pour mission la promotion de la filière par diverses actions visant notamment à l'assainissement du marché des boissons un peu trop «corrompu par les pratiques douteuses d'un certain nombre d'opérateurs informels». C'est pour cela qu'en collaboration avec l'Institut national de normalisation (Ianor) l'APAB planche sur l'élaboration d'un label qualité pour les boissons qui tienne compte de la réglementation algérienne, des exigences des marchés extérieurs et des normes universels. Ce qui devrait permettre de démultiplier les exportations algériennes qui, selon Bellil Medjoubi, ont déjà enregistré une augmentation considérable : 700% entre 2008 et 2009.