Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Ce qui était impensable il y a juste quelques mois est en train de devenir réalité : l'équipe algérienne de football enchaîne les victoires et mène son groupe dans ces éliminatoires combinées CAN et Coupe du monde 2010 : «Ca fait toujours plaisir de voir les jeunes hurler de joie après vingt ans de disette footballistique. Même si le chemin est encore long et l'issue incertaine, nous aurons au moins connu deux belles victoires et vécu l'espoir d'une qualification», sourit Saïd, réaliste, en évitant de se laisser déborder par la joie : «Ce qu'il faut surtout souligner, signale-t-il à juste titre, est que la majorité de ces jeunes ont toujours vécu leurs moments de joie footballistiques à travers d'autres équipes nationales (française, italienne…), mais jamais à travers leur EN. Aujourd'hui, enfin, c'est fait.» Pour la deuxième fois en moins de quinze jours, les Oranais sont descendus dans les rues pour fêter la précieuse victoire de l'équipe nationale : avant même la fin de la rencontre hier après-midi, des milliers de jeunes, à pied, à moto ou en voiture, ont envahi le centre-ville et les quartiers périphériques pour donner libre cours à la joie, inhabituelle pour la plupart d'entre eux, de voir les camarades de Ziani porter très haut les couleurs nationales. Pendant des heures et des heures, les murs de la cité ont vibré au rythme des chants et des you-yous lancés à la gloire des nouveaux héros algériens et des klaxons de voitures bondées comme elles le sont rarement, sous le regard placide des agents de la police : «Pourvu que l'aventure aille jusqu'au bout et que 24 ans après l'aventure mexicaine, nous puissions enfin vivre une troisième participation à une Coupe du monde, espère encore Saïd, décidément un peu trop pragmatique. Nous avons connu trop de désillusions et il reste quand même les matches retour à négocier.» Même s'ils nourrissent la même crainte, beaucoup préfèrent la taire et se donner à l'allégresse du moment : les occasions sont trop rares et l'espoir reste toujours fragile.