Quel bilan peut-on faire de la participation algérienne à la 12e édition des Championnats du monde d'athlétisme de Berlin ? Il faut dire que le fait que la délégation algérienne n'était composée que de quatre athlètes pouvait être interprété comme un net recul de l'athlétisme algérien comparativement aux précédentes participations. A Osaka, au Japon, il y a deux ans, la délégation algérienne était composée de dix athlètes. Donc, à Berlin, Tarek Boukensa, Antar Zerguelaine et Toufik Mekhloufi ont pris part aux épreuves du 1 500 m alors que Larbi Bouraada a participé au décathlon. Auparavant, Nadjim Manseur, spécialiste du 800 m, était sur le point d'y participer, mais il a dû déclarer forfait la veille du départ de la délégation algérienne, en raison de «douleurs au niveau du mollet», a précisé la Fédération algérienne d'athlétisme (FAA). La commission médicale de la FAA avait décidé de «mettre au repos» l'athlète et de lui éviter la participation aux Mondiaux pour ne pas «entraver son avenir sportif», a ajouté la FAA. Manseur, 21 ans, a été finaliste du 800 m aux jeux Olympiques de Pékin, l'été dernier, et auteur de bonnes performances en 2009. Ainsi, après la défection de Manseur, seulement quatre athlètes algériens participeront au rendez-vous de Berlin. Les premiers à entrer en compétition sont les coureurs du 1 500 m, en l'occurrence Tarek Boukensa, Antar Zerguelaine et Toufik Mekhloufi. Contre toute attente et contrairement aux pronostics, Boukensa et Zerguelaine ont été éliminés dès le premier tour, même si, dans le cas de Zerguelaine, il y a eu une certaine polémique puisque celui-ci s'est fait, à un certain moment de la course, bousculer par un Sud-Africain, ce qui l'a contraint à sortir du circuit. Seul, Toufik Makhloufi, 21 ans, le plus jeune d'entre eux, a pu se qualifier aux demi-finales. Une course qu'il a terminée, dans la seconde série, à la neuvième place avec un temps de 3:37.87. La série a été, en revanche, remportée par le Kenyan Asbel Kiprop (3:36.24). Quant à la première série, elle a été remportée par le Marocain Amine Laalou (3:36.68). Les cinq premiers de chaque poule ainsi que les deux meilleurs temps ont été qualifiés pour la finale. En plus de Laalou, deux autres Marocains ont également réussi à se qualifier pour l'épreuve finale, à savoir Mohamed Moustaoui (3:36.94) et Abdelati Iguider (3:37.19). Ces deux derniers se sont qualifiés parmi les deux meilleurs temps. Le Maroc et les Etats-Unis seront les pays les mieux représentés en finale du 1 500 m avec respectivement trois athlètes chacun. Le Français d'origine algérienne Mehdi Baala est passé, quant à lui, de justesse, en terminant à la cinquième place avec un temps de 3:37.07. Finalement, aucun parmi ceux-là n'a remporté la finale puisque c'est le Bahreïni Youcef Saad Kamel qui s'est adjugé la première place. Le quatrième athlète algérien, qui a participé à ces Mondiaux de Berlin, en l'occurrence Larbi Bouraada, dans le décathlon, a terminé à la 13e place, sur un ensemble de 33 athlètes. Bouraada a remporté l'épreuve du 1 500 mètres. En somme, on peut dire que ce sont les athlètes les plus jeunes qui ont réalisé les meilleurs résultats. Mais peut-on pour autant parler de bonnes performances ? Si l'on revient sur les déclarations des responsables de l'équipe nationale d'athlétisme ou de ceux de la FAA, à la veille du départ de la délégation algérienne, on peut dire que la participation algérienne à ces Mondiaux est un échec. Si, dans le cas de Mekhloufi, l'objectif tracé par les responsables de la FAA a été atteint, cet athlète réussissant à se qualifier en demi-finale, pour Boukensa et Zerguelaine, par contre, cela a été une surprise. Pour eux, il était question d'arriver en finale. Donc, l'Algérie a complètement raté sa participation à Berlin. Il faut rappeler que la dernière médaille de l'Algérie aux Championnats du monde remonte à 2003 lorsque Saïd Guerni a remporté, à Paris, la médaille d'or du 800 m. Depuis, plus rien. C'est dire si la «régression» de l'athlétisme algérien remonte à plusieurs années déjà. Pourtant, les exemples, qui pouvaient être des idoles pour les jeunes sportifs, ne manquent pas. A eux seuls, Nouredine Morsli et Hassiba Boulmerka ont réussi à devenir, en l'espace de quelque temps, de véritables stars planétaires. Mais, malheureusement, le travail adéquat n'a pas suivi. Si certains pays africains, à l'exemple du Kenya ou de l'Ethiopie, continuent à s'imposer et à jouer les premiers rôles dans les disciplines où leurs sportifs excellent, ce n'est pas le cas de l'Algérie, qui, malgré le fait qu'à chaque fois, de jeunes talents émergent dans le 1 500 m par exemple, ils ne sont pas accompagnés pour pouvoir s'imposer à un haut niveau. Beaucoup de choses sont à revoir. Et là, il n'est pas dans notre intention de «responsabiliser» seulement la Fédération algérienne d'athlétisme puisque c'est tout le sport algérien qui est dans cette situation. A. A.