Lors de la dernière édition des jeux Olympiques, qui s'est déroulée en 2008 à Pékin, en Chine, la délégation algérienne d'athlétisme n'avait remporté aucune médaille. Néanmoins, pour quelques observateurs, cela ne veut nullement dire que les résultats sont «catastrophiques» puisque le fait déjà d'arracher les minima pour se qualifier aux JO est une performance. Encore mieux quand des athlètes arrivent en finale de leurs épreuves. En tout état de cause, il faut dire qu'après les médailles olympiques arrachées auparavant par Nouredine Morceli et Hassiba Boulmerka ou bien Nouria Benida Merah, les uns et les autres sont devenus «exigeants» avec cette discipline. Comme pour les autres sports, il est clair que l'athlétisme algérien a «reculé» également. Et les facteurs de cette «régression» sont connus de tous, quoiqu'il y a des divergences à propos de la stratégie à adopter pour la relance de ce sport afin qu'il puisse se replacer sur la scène mondiale. Bien évidemment, ici il est beaucoup plus question de formation à la base et de prise en charge réelle des sportifs. Cela, sachant que les jeunes athlètes algériens ont des capacités considérables, ce qui se traduit souvent par de bonnes performances à l'échelle régionale ou continentale. A ce propos, on peut citer les résultats réalisés par la délégation algérienne qui avait participé durant le mois de juillet dernier (du 22 au 24) à la troisième édition des Championnats arabes des cadets qui a eu lieu dans la ville syrienne d'Alep. Si les «garçons» ont arraché la sixième place, les «filles» ont réussi à monter sur le podium (troisièmes). En somme, l'Algérie avait remporté 22 médailles (4 en or, 11 en argent et 7 en bronze). La délégation algérienne était composée de 39 athlètes, ce qui veut dire que plus de la moitié d'entre eux ont remporté des médailles. D'aussi bonnes performances ont été réalisées par des athlètes algériens lors de la neuvième édition des Championnats d'Afrique des juniors qui ont eu lieu à l'île Maurice entre le 30 juillet et le 3 août derniers. L'Algérie a remporté huit médailles (2 en or, 4 en argent et 2 en bronze) grâce à Ali Bouguesba (or au triple saut et argent au saut en longueur), Abdelhadi Bouchakour (or au 100 m), Abdelwahab Laggoune (argent au lancer du poids et bronze au lancer du disque), Zouina Bouzebra (argent au lancer du marteau et bronze au lancer du poids) et, enfin, Mohamed Bouhadjer (argent au saut à la perche). La délégation algérienne a donc terminé cette compétition continentale à la sixième place derrière l'Afrique du Sud, première avec 11 médailles d'or, le Nigeria (deuxième avec 9 médailles d'or), le Kenya (troisième avec 4 médailles d'or), de même pour l'Ethiopie (quatrième) et l'Egypte (cinquième). Ces résultats démontrent que les jeunes athlètes algériens peuvent progresser et réaliser de bonnes performances dans l'avenir pour peu qu'ils bénéficient d'une prise en charge adéquate. Multiplication des compétitions des jeunes au niveau local Dans ce même ordre d'idées, il est à noter que la Fédération algérienne d'athlétisme a organisé, depuis le début de l'année, plusieurs compétitions pour les jeunes catégories. Rien que pour les deux derniers mois, il y a eu le Festival national des benjamins et minimes, qui a eu lieu à Béjaïa les 9 et 10 juillet dernier ou bien le Championnat national des cadets et juniors (17, 18 et 19 juin). Il y a, apparemment, une réelle prise de conscience pour la nécessité de s'occuper de la formation. Parce que prendre en charge, avec le plus grand soin, les athlètes de l'élite, ce qui se fait généralement, notamment en leur programmant une multitude de stages à l'étranger ou en les envoyant participer à des meetings de haut niveau, ne suffirait pas, même si cela est également important. La massification de la pratique des sports d'athlétisme et la prise en charge des catégories inférieures est plus que nécessaire pour la relance et la promotion de l'athlétisme algérien. Généraliser la pratique de l'athlétisme au niveau local permettra, à coup sûr, l'émergence de nouveaux talents qui pourront évoluer et se hisser, probablement, à un niveau qui leur permettra d'accéder à l'élite. Il faut rappeler que beaucoup de clubs algériens se sont, depuis plusieurs années, focalisés sur le football, et accessoirement le handball et le basket-ball, marginalisant les autres disciplines. A défaut de financements nécessaires pour leur fonctionnement, les sections d'athlétisme de certains clubs, et ils sont nombreux, ont tout simplement disparu. Ce qui est dramatique pour le sport national au point que, ces dernières années, certains observateurs ont estimé que souvent les bonnes performances réalisées par certains sportifs algériens sont beaucoup plus dues à des exploits «individuels». En tout état de cause, il est clair que, ces derniers temps, les responsables de la Fédération algérienne d'athlétisme tentent de multiplier les compétitions nationales ou régionales, ce qui se faisait périodiquement auparavant, mais souvent «à un rythme discontinu». Le plus important est qu'il y ait un suivi «continu» de ces jeunes généralement passionnés du sport et qui ont envie de s'illustrer sur le plan international. L'athlétisme est l'un des sports qui attirent le plus les jeunes –pas autant que le football bien sûr– et les responsables du secteur devraient profiter de cette donne afin de provoquer une réelle relance. Actuellement, la volonté et les moyens, financiers notamment, existent. Aux uns et aux autres de s'y atteler tout de suite… A. A.