Photo : A. Lemili Il y a deux ans, au premier jour du Ramadhan, un jeune homme… sabre au clair, a semé la panique en plein centre-ville et à hauteur de l'un des endroits les plus fréquentés, et pour cause, il s'agissait du marché central. Deux heures auparavant, la même place avait connu sa première rixe à 9 heures du matin, c'est-à-dire à une heure où tout individu est encore en possession de ses facultés. Le mois de Ramadhan de cette année n'a pas dérogé aux comportements et attitudes de nos concitoyens. En raison de la canicule qui sévit, tout individu commence sa journée totalement «allumé». Pis encore, la guerre des nerfs a pris effet la veille même du mois de carême au niveau de certaines artères commerciales envahies par une population en quête d'achats de dernière minute. L'accalmie de samedi n'aura finalement pas fait long feu, dès le lendemain les bureaux de poste, de l'état-civil allaient déboucher sur des crises d'hystérie collective, femmes et hommes contenant très difficilement leur colère face à l'attitude bureaucratique des agents postés à hauteur des guichets. Il est vrai que certaines personnes attendaient depuis plus de quatre heures (10h-14h) pour espérer retirer de l'argent. Au niveau des guichets de l'état-civil la situation était analogue sauf que les agents concernés ne prenaient même pas la peine d'être présents aux guichets. Ils étaient, quoique dans la salle mais adossés au mur, vraisemblablement plus que pris par une communication téléphonique, sur le mobile forcément, soit en «déplacement momentanément aux archives», selon le responsable du service qui justifie leur absence. De tels comportements irritent, légitimement, dans leur majorité, les différents demandeurs de documents et il n'est pas rare de voir fuser les menaces des uns et les gesticulations des autres, notamment parmi les agents administratifs lesquels souvent n'hésitent pas à quitter leur poste pour provoquer le citoyen lambda et l'inviter à sortir pour en découdre à l'extérieur de l'enceinte. Tout cela sous le regard goguenard des responsables internes de la sécurité qui s'alignent de fait sur la position de leur collègue. Au niveau des différents marchés de la ville, des artères commerciales et tout autre lieu où prime un réflexe grégaire, les mêmes scènes se répètent et amalgament aussi bien les hommes que la gent féminine. La première journée de championnat de football (ASK-USM Alger), qui coïncidait avec celle du carême, s'est déroulée plus ou moins dans le calme dans la mesure où les supporteurs ont choisi de ne pas aller au stade pour la simple raison que la rencontre se jouait à 16 h 30, sous un soleil de plomb. Les quelques centaines de fans qui ont fait le déplacement n'ont pas manqué de manifester crûment, voire physiquement leur présence par des jets d'objets hétéroclites à la moindre occasion. Quant aux usagers de la route, il n'y a nul besoin de faire un dessin, en ce sens qu'à la moindre erreur d'un automobiliste, la cohorte de ceux qui le suivent ou le précèdent relève littéralement du délire. Au sixième jour, les jeûneurs ont toutefois commencé à mieux s'adapter et si les rixes font définitivement partie du décor, elles tendent plutôt à se réduire.