Photo : S. Zoheir Par Salah Benreguia Afin de mieux expliquer les objectifs de l'instauration de crédit documentaire (credoc) comme seul mode paiement, la Banque extérieure d'Algérie (BEA) a organisé avant-hier soir une rencontre avec ses clients, notamment ceux versés dans l'importation. Ces derniers ont affiché scepticisme et crainte concernant les délais de l'ouverture du Credoc, son coût et son impact sur la trésorerie des entreprises. En effet, les délais d'ouverture d'un credoc sont jugés lents par la clientèle de cette banque, et l'instauration de ce mode de payement risque d'avoir des impacts sur les entreprises, notamment en termes de coûts qu'elles génèrent, ajoutent-ils. Toutefois, tout au long de cette rencontre, qui s'est tenue à l'hôtel militaire de Béni Messous, les dirigeants de cette banque se sont efforcés de convaincre leurs clients, quant aux «vertus» de ce nouveau mode. Selon les explications fournies, l'institution du Credoc comme seul moyen de paiement des importations «préserve à la fois les intérêts de l'opérateur national et ceux du fournisseur». Le premier responsable de la BEA, M. Loukal, a fait savoir que ces craintes ne doivent pas avoir lieu, d'autant que la formule de paiement proposée aux opérateurs répond parfaitement à leur problème de trésorerie. Comment ? L'argument de Loukal est le suivant : le payement différé, accordé auparavant par le fournisseur au titre du transfert libre, a été reconduit dans le cadre du credoc à payement différé. Reste seulement les coûts de cet instrument de payement, également évoqué par certains intervenants. Là, le dirigeant de la BEA a tenu à préciser qu'il n'y a pas un accroissement de coûts dans le cas des credoc non confirmés, c'est-à-dire des crédits, dont le payement n'est pas garanti. «Si le fournisseur fait confiance à son client et lui accorde des transferts libres, il ne peut pas exiger dans le cadre du crédit documentaire une confirmation», a-t-il indiqué, précisant que «c'est la confirmation du crédit qui est génératrice de commission». Il est utile d'indiquer que la BEA compte organiser d'autres rencontres de ce genre avec sa clientèle à travers le territoire national pour mieux expliquer ce dispositif et «pour les rassurer et leur démontrer les bienfaits de la politique entreprise par les pouvoirs publics et déclinée notamment dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009», informe le P-DG. En général, ces dernières mesures visent à assainir le commerce extérieur, selon Loukal. «Même si elles dérangent de par leur caractère de nouveauté, elles seront certainement appréciées à l'extérieur car elles seront la preuve du sérieux de notre législation et des acteurs de notre commerce extérieur», souligne la même source. Et d'ajouter que ces dispositions «encadrent les opérations du commerce extérieur afin de se débarrasser de leur opacité et d'éviter qu'elles ne soient la source d'incidents de paiement qui se traduisent pas des sinistres auprès des compagnies d'assurance-crédit étrangères, ou de véritables fuites de capitaux par le biais notamment de la surfacturation, de l'importation de biens inutiles, usagés, contrefaits, dangereux ou d'évasion fiscale».