B. Adali L'application des dispositions de la loi de finances complémentaire, notamment celle liée à l'instauration du crédit documentaire, continue de susciter des critiques chez les opérateurs économiques, habitués à utiliser «les moyens de paiement libres» et surtout «le crédit fournisseur» consenti par le vendeur, explique un responsable de la CIPA. Ce dernier évoque aussi «des coûts supplémentaires» et des «lourdeurs de la procédure». De leur côté, des banquiers insistent sur «la sécurisation des transactions» mais aussi «la baisse de l'assurance», comme contre arguments dans la mise en place de cette nouvelle forme de crédit dans les opérations de commerce extérieur. L'instauration du crédit documentaire suscite un débat houleux. Pour vaincre les réticences nées de ce nouvel instrument de paiement, l'Association des banques a, dans un communiqué, souligné la disponibilité des banques «à faciliter l'application du crédit documentaire (Credoc) à travers la mise en place du paiement différé et le crédit relais». L'ABEF a souligné la pertinence de mesure introduite par la loi de finances complémentaire pour 2009, entrée en vigueur début août. Les banques veulent initier «un accompagnement actif» de leur clientèle à travers «des mesures particulières susceptibles d'optimiser les conditions d'engagement et de mobilisation du crédit documentaire», notamment pour ceux important des matières premières, des inputs des produits semi-finis ou des équipements entrant dans leur activité de production. Ces mesures, précise l'ABEF au nom des banques, peuvent couvrir aussi bien les paiements différés et les crédits relais que le niveau des commissions et ce, «aux meilleures conditions du marché». Pour mieux donner une chance de mettre en pratique cette mesure, la Banque extérieure d'Algérie a initié une série de rencontres régionales avec les opérateurs économiques. ******** Une hausse des prix ****** A rappeler que la Banque extérieure d'Algérie (BEA) a annoncé la mise en place de nouvel instrument de paiement pour faciliter l'application du crédit documentaire. Le P-DG de la BEA a précisé qu'à travers ces instruments de paiement, décidés dans le sillage de la loi de finances complémentaire, la banque va proposer aux importateurs des Credoc à paiement différé pour des échéances respectivement de 30, 90 et 180 jours et pouvant même aller jusqu'à un an. Le patron de la BEA avait aussi expliqué que la banque allait «mettre en place une ligne de trésorerie supplémentaire à l'effet de permettre aux clients importateurs de bénéficier d'une aisance de trésorerie sous forme de crédit relais». Ainsi, si l'importateur n'est pas en mesure de payer son crédit à la fin de l'échéance, la BEA peut transformer son crédit documentaire en un crédit relais. Seul problème: Ce type de crédit exige que les entreprises soient bancables. Début août déjà, censé marquer le début d'application de la mesure liée au crédit documentaire, les organisations patronales avaient réagi promptement, à l'image de la CIPA (Confédération des industriels et du patronat algérien) en regrettant d'une part «l'absence de dialogue préalable des pouvoirs publics» sur cette question et de n'avoir accordé «aucun délai aux entreprises pour prendre des dispositions afin de s'y adapter». Des opérateurs «étaient en attente de faire sortir du port et de l'intérieur des bateaux en rade, les équipements de production et les matières premières importées». Cette situation serait annonciatrice, ajoute-t-on, de «hausses des prix» dues aux produits importés.