Photo : APS De notre envoyé spécial à Tripoli Amirouche Yazid Le Sommet des dix chefs d'Etat et de gouvernement africains, consacré au changement climatique, s'est ouvert dans l`après-midi d'hier à Tripoli. Regroupés avant le coup d'envoi officiel du sommet de l'organisation de l'Union africaine, les membres de ce comité ont fait le tour de la question des changements climatiques qui ne cessent de menacer l'écosystème. L'objectif de cette réunion est de définir la position de l'Afrique en perspective de la rencontre de Copenhague, qui devrait sanctionner un accord équitable au bénéfice de la communauté internationale. Intervenant lors de ce sommet, le chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika, n'a pas été tendre envers le monde industrialise. «La responsabilité du monde industrialisé dans ce que nous vivons aujourd`hui est clairement établie par la convention des Nations unies sur les changements climatiques et son protocole.» De même que son engagement ne peut être contesté. Seul, du reste, le monde industrialisé est en mesure de transformer la menace des changements climatiques en véritable tournant vers l'avènement d'une économie verte porteuse de nouvelles opportunités pour tous et créatrice d'emplois et de richesse. Pour mieux situer la responsabilité du monde industrialisé dans le phénomène des changements climatiques, Bouteflika estime qu'«on peut le constater à travers les données les plus fiables produites par les institutions internationales, peu d'efforts ont été faits dans le domaine ; notre continent n'a vu ni financement de programme d'adaptation et encore moins de transfert de technologie et de renforcement de capacités dont il a grandement besoin pour répondre aux défis qui nous attendent». Pour le chef de l'Etat, il n'y pas l'ombre d'un doute quant à la responsabilité des puissances industrielles dans les changements climatiques. L'Afrique, pour sa part, n'en a aucune responsabilité. «Il est clairement établi aujourd'hui que l'Afrique n'est en rien responsable de la dégradation du climat causé par la concentration des gaz a effet de serre dans l'atmosphère depuis plus d'un siècle.» «Aujourd'hui encore elle ne contribue que de manière dérisoire aux émissions de gaz à effet de serre, avec moins de 4% du total mondial. Bien mieux, l'Afrique apporte par ses écosystèmes et ses vastes forêts, une contribution inestimable au maintien de l'équilibre écologique mondial.» L'accord de Copenhague, dont la rencontre aura lieu en décembre prochain, doit exprimer, selon le président de la République, les attentes de notre continent en matière de financement et de transfert de technologie qui sont prioritaires pour le développement des pays du continent africain. Bouteflika a également tenu à rappeler que la position commune africaine, élaborée à Alger en novembre 2008 et mise à jour Nairobi en mai 2009, atteste de la volonté commune de parler d'une voix dans les instances internationales. A. Y. Des engagements pour le respect des résolutions sont une nécessité L'esprit de la lutte contre les conflits que livre l'organisation africaine, depuis le dernier sommet de Syrte, repose, selon M. Ramtane Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité, sur deux axes. Il s'agit de la prévention et de la construction de l'après-conflits. Les Africains, qui sont constamment à la recherche des mesures de nature à garantir la prévention contre les guerres et autres conflits, doivent aussi se pencher sur la question de l'après-conflits. La question est d'autant plus préoccupante : un rapport des Nations unies indique 30% des conflits du continent risque de ressurgir sur une période cinq ans ! C'est dire que la menace est quasi permanente. D'où la nécessité d'œuvrer pour que toute les parties s'engagent à respecter les résolutions adoptées auparavant. M Lamamra cite, à cet effet, l'exemple du conflit qui oppose le Soudan et le Tchad dont les deux parties en conflit signent des accords de paix mais qui n'ont jamais été respectés. C'est dans ce sens que la déclaration de Tripoli sur l'élimination des conflits en Afrique et le renforcement d'une paix durable exige l'application des décisions adoptés au passé. Pour M. Lamamra «la finalité de cette déclaration est de respecter les engagements pris par les protagonistes». Le commissaire à la paix et à la sécurité au sein de l'Union africaine conclut en annonçant que les parties récalcitrantes encourent des sanctions.