De notre envoyé spécial à Tripoli Amirouche Yazid Algérie va proposer un mécanisme d'alerte pour faire face aux guerres et aux affrontements qui éclatent en Afrique. La recommandation sera présentée lors de la session spéciale de la conférence de l'Union africaine consacrée à l'examen et à la résolution des conflits dans le continent, selon les premières déclarations d'Abdelkader Messahel, hier à tripoli, quelques heures seulement avant le coup d'envoi officiel du sommet de l'organisation. Le rendez-vous ne durera pas deux journées comme annoncé auparavant par les organisateurs puisque toutes les rencontres maintenues pour la circonstance auront lieu aujourd'hui à l'hôtel Cornithia. Il faudrait néanmoins préciser que le sommet de Tripoli est scindé en trois parties. Il s'agit en premier lieu de la rencontre des chefs d'Etat qui sera réservée aux conflits et autres guerres dans le continent. L'Algérie sera ainsi représentée dans cette rencontre par le président de la République Abdelaziz Bouteflika, arrivé dans l'après-midi d'hier en provenance d'Alger. Pour ce sommet, on annonce d'ores et déjà le rôle que jouera l'Algérie compte tenu de son expérience et de sa participation à la résolution de plusieurs conflits. En plus de la proposition centrale qu'elle soumettra aux participants, à savoir le mécanisme d'alerte, l'Algérie défendra l'idée qui consiste à faire admettre aux dirigeants des pays africains qu'il ne suffira pas de restaurer la paix dans une zone de troubles et d'affrontements. Pour la diplomatie algérienne, il serait préférable de construire sur du solide en imposant une gestion post-conflit de nature à ne laisser aucun motif pour renouveler le conflits. Avant la déclaration du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, à ce sujet, l'Algérie a pris part dans l'après-midi d'hier aux travaux des quatre ateliers précédant le grand sommet. C'est Abdelkader Messahel, ministre délégué chargé des affaires maghrébines et arabes, qui a représenté l'Algérie dans ces séances ayant porté sur le Darfour, la Somalie, les Grands Lacs et les autres conflits qui éclatent ici et là à travers le contient africain. La tenue d'une session spéciale de la conférence africaine consacrée à l'examen et à la résolution des conflits a été décidée, pour rappel, lors de la dernière réunion des présidents membres de l'Union africaine à Syrte au mois de juillet dernier, où ils se sont entendus pour lutter contre la multiplication des zones de troubles en Afrique. Ils sont ainsi parvenus à un consensus selon lequel il n'y aura point de développement sans la stabilité du continent. La partie sera certainement difficile à gagner dans le sens où les causes des conflits ont été souvent entourées d'enjeux qui dépassent parfois les frontières du continent. Le sommet devant traiter de la question des conflits intéresse davantage les participants dans la mesure où on annonce une série de recommandations à valeur de feuille de route. Dans l'atelier ayant été consacrée à la crise du Darfour, l'Algérie n'a pas manqué de rappeler sa position visant à trouver une solution à la crise du Darfour dans le respect de la souveraineté du Soudan. Pour M. Messahel, l'Algérie restera toujours fidèle à cette position. Concernant la Somalie, il estime qu'il faudrait renforcer la stabilité dans ce pays. Le programme des travaux de la rencontre de Tripoli indique qu'après la tenue du sommet sur les conflits, le somptueux hôtel Cornithia abritera en fin de journée le sommet du comité des «dix» sur les changements climatiques. Le chef de l'Etat interviendra à cette occasion pour expliquer les grands enjeux du phénomène des changements climatique qui ne cesse de frapper des parties importantes de l'Afrique. L'intervention de Bouteflika est attendue dans le sens où l'Algérie figure dans le comité des «dix». Ce dernier est appelé à définir la voie commune qui sera celle de toute l'Afrique lors de la rencontre de Copenhague prévue en décembre prochain. La troisième et dernière étape du sommet «sera consacrée au débat sur la réforme et la démocratisation des instances de l'Organisation des Nations unies». Il convient de souligner enfin que les festivités de la commémoration du 40ème anniversaire de la révolution du 1er septembre focalisent toutes les intentions, ici à Tripoli, jusqu'à faire oublier aux organisateurs certains aspects et outils nécessaires pour abriter un tel événement.