Evénement n L'exposition rétrospective du plasticien Olivier Debré, qui se tient au Musée d'art moderne d'Alger (Mama), se poursuit jusqu'au 25 août. Organisée par le musée en partenariat avec l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, le ministère de la Culture et l'ambassade de France, cette exposition se veut un hommage au plasticien, onze ans après sa disparition (1999). Elle comprend des peintures, des sculptures et des photographies illustrant l'artiste en pleine création et s'organise autour de dates et/ou étapes de la vie d'Olivier Debré. Celui-ci est considéré par les critiques comme l'un des plus grands peintres ayant marqué son époque pour avoir laissé au monde des arts plastiques, une œuvre riche, diversifiée et magistrale. Ses œuvres qui occupent les trois niveaux du musée, relèvent d'un langage abstrait : un travail parfois surdimensionné dans le sens où il y a une forte concentration sur un élément – ou une situation – dont le plasticien s'emploie à donner une image, voire une simple vision de l'instantané. Il y a en effet une recherche de l'image vraie et celle-ci n'est obtenue que par le biais de l'abstraction, car le figuratif est l'expression de l'apparence. Son travail, d'une évidence picturale remarquée, est centré autour de la couleur. Celle-ci s'accentue à mesure qu'elle prend du relief et du volume. D'où la surdimension de ce qui est représenté sur la toile. La nature des couleurs (rouge, bleue, pastel, ou encore noire) : vives, chaudes, parfois agressives et brutales, est saisissante. Les peintures du plasticien se présentent comme l'illustration abstraite d'un paysage typique, démonstratif et même pittoresque. Elles sont aussi l'expression de sensations émanant du for intérieur de l'artiste qui dit à ce propos : «Je ne peux peindre que dans la sensation. Je suis primaire. Il y a toujours un élément de vie réelle. Que ce soit les odeurs, la chaleur, le froid, les sons, ou la musique. Tous les sens sont sollicités...»Il y a, en outre, des toiles petits formats, des tableaux réalisés à l'encre de Chine sur papier. Il y a également des sculptures en bronze. Ces sculptures se présentent comme des figurines et représentent des personnages, tels des divinités des temps modernes, mais dépouillées de leur caractère sacré. Outre les photographies montrant le plasticien en plein travail de création, l'exposition est complétée par un documentaire de Sylvie Cartier sur le peintre, intitulé, Rouge des hauts, d'une durée de 24 minutes. Par cette exposition, le musée cherche à présenter au public, habitué souvent à des peintures classiques figuratives, l'art moderne, voire contemporain et, lui faire découvrir des artistes universels, à l'instar d'Olivier Debré. Montrer en somme ce qu'il y a de plus beau.