De notre correspondante à Tlemcen Amira Bensabeur Malgré les sorties effectuées par les agents de contrôle de la DCP, ponctuées par l'établissement de centaines de procès-verbaux, parfois avec proposition de fermeture du local commercial, sans compter les actions de sensibilisation des commerçants de la wilaya de Tlemcen dans le but de les inciter à respecter la législation en matière d'affichage des prix et le respect des critères de qualité et d'hygiène, beaucoup reste à faire quant au respect des normes commerciales. En dépit du fait que les services du commerce effectuent quotidiennement des missions de contrôle, l'abattage clandestin, toutes catégories confondues (ovins, bovins et volailles), se pratique couramment, parfois au vu et au su de tout le monde. «La sécurité alimentaire nous concerne tous, car les citoyens, eux aussi, ont le droit de donner leur avis sur ce sujet, et les débats ne doivent pas avoir lieu seulement entre professionnels.» Ce sont là les propos avancés par bon nombre de personnes interrogées au sujet des produits exposés. Les prix des produits alimentaires et autres flambent de manière frénétique, surtout en ce Ramadhan. Les citoyens interrogés ne croient plus aux associations de protection du consommateur, car, selon eux, celles-ci n'abordent le sujet des prix qu'occasionnellement. Les citoyens évoquent davantage la flambée du prix des viandes. Cela les pousse à se rabattre sur l'abattage clandestin, une pratique qui bat son plein à travers la région de l'extrême Ouest. Ici, même la viande de veau et d'agneau est acheminée vers Maghnia et Tlemcen dans des conditions qui ne répondent nullement aux normes d'hygiène. Pourtant, s'alimenter est l'un de nos besoins vitaux et l'accès à une alimentation sûre est évident. A ce sujet, beaucoup d'efforts ont été entrepris ces dernières années par les pouvoirs publics pour accroître la sécurité alimentaire. Or, quelles sont les conséquences de ces mesures sur nos aliments, le choix, le prix, etc. ? A vrai dire, durant ce mois, rien n'a été fait, sinon comment expliquer les prix de certains produits à l'image de la laitue cédée à 60 DA, les haricots à 140 DA pour ne citer que ces deux légumes. En effet et quotidiennement, de véritables ruées sont constatées au niveau des marchés et des souks. Tout se vend, et peu importe les prix. A travers les marchés de la wilaya, c'est le commerçant qui dicte sa loi. L'incidence sur les bourses du mois sacré qui coïncide cette année avec la rentrée scolaire, est lourdement ressentie. De nombreux ménages ont été contraints de s'endetter. Même si l'on arrive à se contenter d'une table «maigre» faute de viande, l'abattage clandestin reste, cependant, une issue de secours pour les consommateurs car on peut avoir une carcasse complète à raison de 6 000 et 8 000 DA selon le poids. Le travail des brigades du contrôle et de la qualité consiste à analyser le comportement des bouchers pratiquant un abattage clandestin et en évaluer l'impact et la situation. Il s'agit d'un véritable problème de santé publique, puisque la viande n'a jamais été soumise à un contrôle quelconque. Dans l'extrême Ouest, on dénombre des dizaines d'activités parallèles et clandestines d'abattage. Le client, qui ne s'y retrouve plus, risque d'immoler sa santé sur la table à manger. C'est pourquoi un contrôle rigoureux s'avère indispensable. A Tlemcen, défendre et protéger le consommateur, c'est de l'histoire ancienne, et la direction de la concurrence et des prix ne sait plus quoi faire, car, partout dans la région, les prix sont pratiquement pareils. Jusqu'à présent, aucun boucher, formel ou informel, n'a été sanctionné. Sans commentaire.