La rencontre de demain est attendue avec une fièvre qui n'a d'égal que le rêve de voir les Fennecs réinvestir le football africain et mondial en Afrique du Sud pour la Coupe du monde et en Angola pour la CAN. Les deux rendez-vous sportifs, dont les qualifications sont jumelées, auront lieu en 2010. Les Algériens ont renoué avec le goût de la victoire et aimeraient aller au-delà des exploits épisodiques pour que le sport algérien retrouve ses lettres de noblesse, à travers une politique de mise en orbite des différentes disciplines en recul. La crise qui a laminé le sport algérien s'est traduite, dans la perception des jeunes en particulier, par un sentiment de honte de soi face aux autres nations maghrébines, arabes et africaines dont les activités sportives occupent le haut du pavé et nourrissent le sentiment de fierté chez ces peuples. Les Algériens savent que ce ne sont pas les talents qui manquent, puisque leurs concitoyens font le bonheur des supporters de clubs européens. Ils sont conscients qu'il s'agit d'un problème de gestion, de responsables du sport national qui ne sont intéressés que par leur carrière personnelle et par des intérêts mesquins au détriment de l'intérêt général et des couleurs nationales. La réforme engagée notamment pour sauver le sport phare qu'est le football n'a pas encore donné ses résultats. Preuve en est, la situation de la majorité des clubs en souffrance et qui n'arrivent pas à trouver leurs marques. Car l'élite sportive nationale devrait justement sortir des clubs locaux et l'apport des nationaux évoluant à l'étranger ne peut être que symbolique, comme ce fut le cas dans les années soixante-dix et quatre-vingt. Pour l'heure, les Algériens bénissent les Fennecs et les portent dans leur cœur car ce sont eux qui ont ressuscité cet amour de la patrie enseveli sous les décombres des crises entretenues par les rentiers et les rapaces. Les jeunes demeurent la force vive du pays, son énergie, le secret de son génie, les faiseurs de son passé, les oubliés de son présent et l'espoir de son avenir. Les différentes crises ayant secoué le pays et qui ont fait des jeunes les laissés-pour-compte des différents gouvernements ont poussé ce magma à occuper la rue, à désespérer, à rêver d'ailleurs, à inventer el harga à défaut de pouvoir inventer demain, tant les lendemains de ce pays sont entre des mains fossilisées et nostalgiques d'un passé chimérique qui s'impose de jour en jour à l'Algérie et qui castre le potentiel de progrès, de sciences, de connaissance et de liberté. A. G.