Les parents d'élèves sont désorientés et les commerçants vivent leur période la plus difficile. La rentrée scolaire 2009 sera en rose, bleu et blanc. En effet, selon la note n°193 du 22 juin 2009 émanant du ministère de l'Education nationale, l'uniformisation des blouses dans les établissements scolaires est obligatoire, sommant, de ce fait, les fillettes au niveau du primaire de porter des blouses de couleur rose jusqu'au cycle moyen et blanche au secondaire. Quant aux garçons, leurs tabliers seront de couleur bleue claire au lieu des noir et bleu initialement annoncés. Entre satisfait et mécontent, cette mesure est saluée par certains et décriée par d'autres. Les adeptes de l'uniformisation de la couleur de la blouse expliquent que, grâce à cela, les enfants vont se sentir égaux. Fini donc les exhibitions dans les cours de récréation. Fini le diktat des marques ou les défilés des fashion victimes. Les parents les plus démunis n'auront, grâce à cette mesure, plus à rougir de la tenue vestimentaire de leur progéniture. La standardisation serait donc, une manière de faire tomber les barrières sociales à l'intérieur des établissements scolaires. En revanche, les détracteurs de la mesure en question estiment que c'est de l'hypocrisie puisqu'il ne sert à rien de faire croire aux enfants que tous les gens sont égaux. A quoi cela sert-il de faire grandir des enfants en leur inculquant des valeurs qui sont loin d'être en adéquation avec la réalité? Et puis, les disparités, même si elles disparaissent au niveau du tablier, elles resteront toujours visibles à d'autres niveaux. Bien sûr, les parents sont désorientés. La quasi-totalité des parents d'élèves n'avaient pas l'intention d'acheter des tabliers. Maintenant, il va falloir mettre de côté ceux de l'année dernière en dépit de leur bonne qualité. S'agit-il d'un uniforme? C'est le désarroi...Du point de vue commercial, il y a lieu de noter que cette mesure a suscité l'ire de l'ensemble des commerçants vu ses retombées catastrophiques. Ces derniers rencontrent, depuis l'entrée en vigueur de ladite mesure, de sérieux problèmes de liquidation de stocks. Mais que va-t-on faire des tabliers de différentes couleurs restés en stock? On va les garder, car peut-être qu'un jour une nouvelle loi fera que nos enfants les porteront, souhaitent les grossistes. Ces derniers trouvent que cette décision de la tutelle est totalement injuste, car n'ayant aucunement prévu les pertes colossales que cette directive risque d'engendrer pour les commerçants. Que vont-ils faire de ces milliers de tabliers stockés dans l'arrière-boutique? S'agissant de la pénurie de tabliers de couleur bleue claire, certains commerçants considèrent que c'est à l'Etat de prendre en charge cet aspect en envoyant des commandes aux différents ateliers de confection et exiger la couleur et la coupe aussi bien pour les filles que pour les garçons. D'autres grossistes ont souligné que cette mesure aurait dû être appliquée dans deux ou trois ans. Le ministère de l'Education nationale l'a annoncée au mois de juin dernier, c'était trop tard pour commander, affirment-ils. Des spécialistes bien versés dans le domaine, soutiennent que les confectionneurs travaillent à longueur d'année, ils ne pourront jamais parer à la demande en l'espace de deux ou trois mois. Il fallait s'y prendre à l'avance. En ce qui concerne les prix, ces derniers diffèrent selon la qualité. Leurs prix varient entre 350 DA à 250 DA. Quant au montant de la marge bénéficiaire perçue sur un tablier, elle est de 100 DA seulement, nous dit-on. Ainsi, selon des sources bien informées, un tablier d'importation pour garçon coûte chez le grossiste 485 DA, il sera revendu à 600 DA. S'agissant du produit local, les prix diffèrent. A ce titre, une blouse achetée au gros à 375 DA, sera proposée à 500 DA. En matière de disponibilité des blouses, elles le sont pour les filles. Seulement, le problème qui se pose, est celui du tablier bleu clair imposé aux garçons, car la matière première manque, indique-t-on.