De notre correspondant à Paris Merzak Meneceur Le procès en appel de Rachid Ramda s'est ouvert hier matin devant la cour d'assises de Paris. Le verdict est attendu le 14 octobre. Condamné en 2007 à la perpétuité avec une peine de sûreté de 22 ans pour son rôle, depuis Londres, dans les attentats de 1995 à Paris revendiqués par le GIA, l'accusé a toujours nié et continue à nier les faits qui lui sont reprochés : complicité d'assassinat par aide et assistance et par fourniture d'instruction pour les attentats à la bombe qui ont ensanglanté Paris : 8 morts et 150 blessés le 25 juillet à la station RER de Saint-Michel, 18 blessés le 6 octobre à la station de métro Maison-Blanche et 26 blessés le 17 octobre à la station RER du musée d'Orsay. Extradé en France dix ans après les faits à cause des lenteurs de la justice britannique, Ramda a déjà été condamné à dix ans de prison pour son implication dans les attentats de 1995 en région parisienne, Lyon et Lille. A la première journée de son procès en appel, consacré aux formalités d'usage de début d'un procès qui va durer un mois, l'accusé s'est présenté vêtu d'une veste et arborant une barbe taillée. A son premier interrogatoire, il a encore nié les faits qui lui sont reprochés alors que sa défense a demandé l'audition comme témoin de Jean-Louis Debré, ministre de l'Intérieur à l'époque et actuel président du Conseil constitutionnel, et de Jacques Toubon, ministre de la Justice en 1995. Ceux-ci refusent d'accéder à cette demande. Il est peu probable que ce procès en appel connaisse un dénouement différent de celui de 2007, tellement les faits et preuves accablent celui qui, depuis Londres, publiait le bulletin Al Ansar, organe du GIA. Les écoutes de la police affirment qu'il était en rapports téléphoniques constants avec Ali Touchent (mort en Algérie en 1997) et Boualem Bensaïd (condamné à la perpétuité en 2002 et confirmé en 2003), les deux maîtres d'œuvre des actions terroristes en France. Des ordres écrits du GIA et le texte d'un ultimatum envoyé le 27 août au président Chirac par le GIA ont été saisis à son domicile. En outre, ses empreintes digitales figurent sur un bordereau de virement financier via Western Union au bénéfice de Boualem Bensaïd. Hier matin, juste avant l'ouverture du procès, les familles des victimes des trois attentats terroristes ont manifesté en silence. Un père portait une hotographie de sa fille tuée à 26 ans dans l'attentat du RER à la station Saint-Michel.